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Un long voyage - Les secrets d'écriture de Claire Duvivier
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Un long voyage - Les secrets d'écriture de Claire Duvivier

A l'occasion de la sortie d'Un long voyage, Claire Duvivier revient sur l'écriture de ce roman paru Aux Forges de Vulcain.

Actusf : Un long voyage, votre 1er roman est paru cette années aux Forges de Vulcain. Comment est né ce récit ? Qu’est ce qui vous a incité à prendre la plume ?

Claire Duvivier : Il n’y a pas eu de déclic particulier. Quelques éléments de l’intrigue me trottaient dans la tête, et le plus difficile a été de dégager assez de temps et de disponibilité pour les articuler en un récit cohérent. J’y ai été encouragée par mon compagnon, qui se plongeait lui aussi dans l’écriture à ce moment-là, mais j’y reviendrai.

Actusf : De quoi celui-ci parle-t-il ?

Claire Duvivier : Un long voyage est l’histoire de la vie de Liesse, son narrateur. Celui-ci s’adresse à une mystérieuse Gémétous et raconte les circonstances qui lui ont fait croiser le chemin de Malvine Zélina de Félarasie, une personnalité à laquelle son existence est étroitement liée. Au cours des années pendant lesquelles il a travaillé pour elle, Liesse a assisté à la fin d’un Empire et à la naissance d’une nouvelle société.

Actusf : Une histoire dans l’histoire. Un long voyage suit deux destins entrecroisés, celui de Liesse et celui de Malvine Zélina de Félarasie. Qui sont-ils ? Leurs actions ont-elles influé leurs chemins lors de l’écriture du roman ?

Claire Duvivier : Liesse est né dans un archipel perdu au milieu de l’océan, d’une famille de pêcheurs contrainte de l’abandonner suite à la mort du père. Il grandit dans un comptoir commercial voisin, où il jouit d’un statut un peu particulier, et où des fonctionnaires impériaux vont l’éduquer. Jusqu’à ce qu’il devienne l’apprenti d’un des secrétaires.
Malvine Zélina de Félarasie est née dans le cœur historique de l’Empire. Issue d’une famille illustre, elle a étudié dans une académie prestigieuse. Envoyée sur l’archipel pour en être la régisseuse, elle est promise à de plus hautes responsabilités encore… Pour lesquelles elle aura besoin d’un secrétaire de confiance.

Actusf : Qui du « barde » ou de l’ « héroïne » a votre préférence ? (ou vous ressemble le plus) Pourquoi ?

Claire Duvivier : Pas de chouchou. Liesse et Malvine ont été conçus pour être complémentaires, par leurs parcours diamétralement opposés. Ils ont chacun un peu de moi en eux.

Actusf : Pourquoi choisir ce genre, la fantasy ? Est-ce plus simple pour parler de certains sujets ? Je pense notamment à la place des femmes dont certaines ont des rôles aussi importants que leurs homologues masculins.

Claire Duvivier : Je n’ai pas vraiment « choisi » la fantasy, même si je reprends, dans les premiers chapitres, certains de ses codes. D’ailleurs, certains lecteurs m’ont dit que pour eux, Un long voyage n’en était pas à strictement parler. J’avoue ne pas avoir d’opinion tranchée en la matière, mais pour faire fonctionner l’intrigue que j’avais en tête, je savais qu’il me faudrait opter pour un monde imaginaire. Je suis partie de cette intrigue, j’ai créé les deux personnages qui permettaient de la porter, et seulement après j’ai inventé cet univers dans lequel les faire évoluer. Ce n’était pas forcément plus simple, car je tenais à ce que le tout reste crédible et cohérent, mais effectivement cela permettait une grande liberté.
Pour cette histoire d’égalité homme-femme, ça m’est venu naturellement, sans intention de passer un message. Je ne m’attendais pas à ce que tant de gens m’en fassent la remarque, comme s’il s’agissait de quelque chose d’incroyablement militant. Cela montre qu’il reste beaucoup de chemin à faire…

Actusf : Avez-vous des inspirations, des influences en particulier ? Littéraires, cinématographiques ? (notamment pour la création de l’Empire)

Claire Duvivier : Mes inspirations se trouvent dans mes voyages et dans mes lectures. Parmi ces dernières, difficile de dégager deux ou trois noms en particulier. Je suis une lectrice très touche à tout, je lis beaucoup mais tous azimuts. Il y a donc peu de genres dont j’aie une connaissance étendue, peu d’auteurs ou d’autrices dont j’aie tout lu et que je puisse considérer comme de vraies influences. Peut-être Nina Allan, Christopher Priest ? Pierre Cendors, même s’il m’en reste encore à découvrir ? J’aime bien aussi les univers de Jacques Abeille et des Saisons de Maurice Pons, qui montrent qu’il existe depuis longtemps un imaginaire littéraire français détaché des codes anglo-saxons. Pour l’Empire, on doit y trouver des vestiges de l’Orsenna de Julien Gracq (Le Rivage des Syrtes) et un peu du Kalpa impérial d’Angelica Gorodischer…

Actusf : Au départ, vous êtes éditrice et co-fondatrice des éditions Asphalte. Qu’est ce que cela fait de passer de l’autre côté de la barrière ?

Claire Duvivier : C’est très étrange ! Mais très formateur également. Même si c’est une année particulière pour une telle expérience. Beaucoup de rencontres et d’événements ont dû être annulés. Et c’est bien normal considérant la gravité de la situation.

Actusf : Sur quoi travaillez-vous actuellement ? Pensez-vous revenir dans cet univers ?

Claire Duvivier : Non, je ne pense pas. Les livres suivants exploreront d’autres rivages. Je travaille avec mon compagnon Guillaume Chamanadjian sur un univers partagé, la Tour de Garde, dans lequel nous écrivons chacun une trilogie : Capitale du Sud pour lui et Capitale du Nord pour moi. Des récits initiatiques, de l’aventure et de la magie, deux intrigues qui finiront par se rejoindre… C’est vraiment enthousiasmant de travailler sur un tel projet ! Ce sera très différent d’Un long voyage.

Actusf : Un petit mot pour la fin. Si vous aviez un conseil à donner à ceux qui souhaitent écrire, ce serait lequel ?

Claire Duvivier : De lire énormément.


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