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Les spectres de Rome

Valérie Mangin (Scénariste), Thierry Demarez (Dessinateur), Jacques Martin (Auteur)
Langue d'origine : Français
Aux éditions : 
Date de parution : 21/08/2019  -  bd
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Valérie Mangin - Les spectres de Rome

La reprise d’un personnage iconique

On connaît tous le personnage d’Alix, jeune gaulois accompagné de son ami Enak qui vit des aventures palpitantes dans le monde antique, créé par Jacques Martin, tenant de la ligne claire franco-belge. En 2012, la scénariste Valérie Mangin, historienne et latiniste également, a l’idée de lancer la série Alix Senator, proposant ainsi une version plus âgée et aussi plus noire de l’univers de Martin.

Alix a vieilli et Auguste, le fils adoptif de son ami César, en a fait un sénateur. Alix n’est en tout cas pas dupe, devinant ses manœuvres et ses complots. Il est aussi sans illusion sur les côtés sombres de la domination romaine. Mais il a choisi de s'en accommoder, élevant son fils Titus (qu’il a eu secrètement avec la sœur d’Auguste, Lidia) et le fils d’Enak, Kephren. Notons ici la modernisation d’un personnage, qui chez Jacques Martin, ne connaissait aucune aventure féminine, suivant ainsi les canons de l’époque en BD. Ce dernier, véritable tête brûlée, est émasculé par les prêtres de Cybèle et meurt dans le précédent tome, La puissance et l’éternité. Pour ses nouvelles aventures, on se doit de saluer le dessinateur Thierry Démarez : si son graphisme manque de dynamisme, il est en tout cas fluide et bien découpé. Que nous réservent-ils pour Les spectres de Rome ?

Rome va-t-elle être empoisonnée ?

De retour de Pétra, Alix se voit reprocher par Auguste d’avoir emmené Syllaios, le prince des Nabatéens car il n’a pas du tout le désir de le laisser entrer en guerre contre Hérode, le roi de Jérusalem. Pendant qu’Enak invoque l’esprit de son fils pour se réconcilier avec lui, des meurtres ensanglantent Rome. On accuse les lépreux mais il s’agit en fait d’adorateurs de Cybèle contaminés par l’orichalque (cf La puissance et l’éternité) et qui ont décidé d’empoisonner l’eau de Rome pour faire plaisir à leur nouveau Dieu qui n’est autre que… Kephren, le fils défunt d’Enak. Alix pourra-t-il les en empêcher ?

Une version réussie

On a souvent accusé Jacques Martin d’avoir créé un personnage trop lisse, trop conventionnel. Le duo Valérie Mangin/Thierry Démarez a en tout cas réussi à le reprendre et à surtout confirmer son ancrage antique (on a souvent ignoré à quel point Martin avait pu se documenter). Bien sûr, il y a quelques entorses à l’histoire : Auguste avait bien une sœur mais elle s’appelait Octavie et avait épousé Marc Antoine. Mais l’histoire et l’imagination des auteurs font des beaux enfants et cette série en est la preuve. De plus, Thierry Démarez excelle à créer des ambiances à la limite du surnaturel, par exemple dans les égouts de Rome. Voilà en tout cas une série qui a trouvé son rythme de croisière. À suivre donc.

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