A l'occasion de la sortie de Veggy VS Zombies, Lydie Wallon revient sur l'écriture de ce roman qui vient de paraître aux éditions Actusf.
Actusf : Comment est née l’idée de ce roman ? Racontez-nous un peu son histoire puisque vous avez commencé par de l’autopublication…
Lydie Wallon : Au départ, ce roman était une novella écrite dans le cadre d’un appel à texte dont le thème était : « Croque-moi si tu l’oses ! ». Il fallait obligatoirement de la romance, de la nourriture et un climax durant la fête d’Halloween. Écrire juste une histoire d’amour ne m’inspirait pas. J’y ai ajouté des zombies atypiques pour le peps et l’originalité. Autant dire que mon texte n’a pas été retenu.
Plus tard, quand ActuSF, à qui j’ai soumis la novella, m’a proposé d’en faire un roman, j’ai été très enthousiaste à la perspective de développer l’aspect aventure et post-apocalyptique de mon histoire. La soirée d’Halloween qui concluait la novella survient maintenant au premier tiers du récit et est devenue le moment où l’aspect survival prend l’ascendance sur la romance. Mon roman réunit multitude de références à la pop culture. Pas de prise de tête, du fun, de la légèreté, avec pour mission de me réapproprier le thème des zombies.
Actusf : Qu’est-ce qui vous a donné envie de raconter cette histoire de virus et de zombie ?
Lydie Wallon : J’adore les récits post-apocalyptiques et j’ai eu envie de donner ma version. J’aime beaucoup le zombie, car derrière ce personnage un peu grotesque j’y vois une caricature humaine. C’est l’être formaté qui se conforme et ne poursuit qu’un seul but ; consommer. Le zombie inspire la peur. Je voulais le rendre sympathique et qu’on éprouve de l’empathie pour lui.
J’ai écrit ce roman bien avant le Covid et ont peut dire qu’il résonne plutôt bien avec l’actualité.
Actusf : Les zombies sont légion depuis longtemps au cinéma et en littérature. Comment les avez-vous imaginés de votre côté, puisqu’il y a trois « catégories » de zombies dans votre roman ?
Lydie Wallon : Mon challenge de départ a été de revisiter le mythe du zombie, d’en garder l’essence et d’y ajouter des spécificités nouvelles pour rendre les morts-vivants attrayants et surtout attachants. Je me suis efforcée de trouver une raison un minima crédible pour expliquer la transformation d’humains en cannibales. Je souhaitais un cadre assez réaliste pour qu’on s’immerge mieux dans le récit. Du coup, après avoir été infectées, certaines personnes deviennent soit des mangeurs d’hommes sans conscience (catégorie 3), soit des êtres instables (catégorie 2) ou bien des individus capables de contrôler leurs pulsions (catégorie 1). C’est le cas d’Erin. Et tout au long du roman, on suit sa transformation et celle-ci ne nous emmène pas forcément là où on l’attend.
Actusf : Erin, votre héroïne principale, est une jeune femme zombie et autiste. Comment la voyez-vous ? Et comment avez-vous abordé ce sujet de l’autisme ?
Lydie Wallon : Au départ mon héroïne n’était pas autiste. J’ai personnellement été diagnostiquée autiste Asperger pendant l’écriture alors j’ai décidé de l’inclure. Il se trouve qu’Erin en avait déjà beaucoup les traits. Il m’a suffi de les accentuer. J’ai pensé que ça la rendrait plus spéciale, plus sympathique et que ça permettrait de sensibiliser les lecteurs à ce handicap. Le sujet n’est pas abordé de manière grave. Il s’insère dans le récit et ajoute des difficultés à mon héroïne qui se dépatouille déjà avec l’envie irrésistible de manger son amoureux.
Actusf : Un petit mot sur Kyan, l’amoureux d’Erin, jeune homme au boulot triste, mais à la joie de vivre communicative…
Lydie Wallon : Dans le récit, le point de vue est assez également partagé entre Erin et Kyan. J’aimais l’idée qu’on passe de l’un à l’autre et qu’on ressente successivement leurs émotions. Avec Kyan, j’ai essayé de sortir des clichés, de choisir un personnage auquel on peut s’identifier. Pour aller à contre-courant des héros parfaits de romance, il me fallait un homme qui mène la vie de monsieur tout-le-monde. Kyan n’est pas emporté malgré lui dans l’aventure, il choisit de la vivre.
Actusf : On est quelques jours après la sortie. Comment vous sentez-vous ? Fébrile, impatiente ou vous êtes déjà passée à autre chose ?
Lydie Wallon : Je suis très excitée et très fière de sortir ce roman dans la collection NAOS ! J’espère que les lectrices et les lecteurs adhéreront à mon univers et prendront du plaisir à la lecture. Comme les zombies, c’est kitsch, parfois gore, mais la menace n’est pas forcément là où on l’attend.
Actusf : Quels sont vos projets, sur quoi travaillez-vous ?
Lydie Wallon : J’avoue ne pas prendre le temps d’écrire en ce moment. À regret. J’ai deux romans de science-fiction dont je dois reprendre la rédaction. Ça me titille, mais j’ai beaucoup de projets en cours puisque je suis graphiste et que j’illustre les romans des autres.
Jérôme Vincent