Victor London - L'Ordre Coruscant
Sous l'égide d'Oliver Twist
Orphelin fasciné par son double fictionnel, Oliver Twist, Victor London voit sa vie basculer le soir où il se fait enlever par de sinistres individus prétendant appartenir à une société secrète.
Le voilà qui quitte sa vie de misère et se retrouve embarqué dans une lutte sans merci entre deux factions aux noms aussi ronflants que prometteurs, les Coruscants et les Impérieux, deux sociétés rivales qui s'affrontent pour mettre la main sur une arme aussi secrète que mystérieuse.
Victor parviendra-t-il à savoir quel camp rallier ? Découvrira-t-il son identité profonde ? Comprendra-t-il l'origine de ses pouvoirs ?
Une atmosphère prenante On retrouve ce qui faisait les qualités de Patrick McSpare dans ses sagas précédentes (
Les Hauts-Conteurs et
Les Héritiers de l'Aube) : un véritable don de conteur pour ce qui est de la création d'atmosphère.
Qu'il s'agisse de faire revivre le Londres victorien (son métro naissant, l'arrière d'une taverne malfamée, le luxe d'un quartier chic...), de donner naissance à un univers plus steampunk (technologie à vapeur, canots à hélice, machines à énergie mystique) ou de s'emparer des caractéristiques d'un roman feuilleton (trahisons multiples, révélations improbables, péripéties échevelées, voyages dignes d'Indiana Jones, rencontres historiques), McSpare excelle à faire voyager son lecteur à travers une époque réinventée par ses soins, qu'il peuple d'intéressants personnages croqués sur le vif.
Un one-shot frustrant
Malheureusement, à trop vouloir démultiplier les effets de manche (retournements de points de vue sur les divers personnages, rebondissements démultipliés), il le perd dans un rythme un peu trop débridé qui risque de noyer celui qui voudrait simplement profiter du paysage et que ce surplus de dynamisme narratif peut parfois décontenancer.
L'intrigue s'apaise et se referme au moment où le lecteur aimerait tant voir l'univers s'approfondir : le roman fait alors l'effet d'une introduction sympathique, qui n'ouvre pourtant sur rien. On aimerait pourtant en savoir tellement plus sur l'opposition entre Coruscants et Impérieux !
Un roman au capital sympathie non-négligeable, mais qui s'avère assez frustrant.