Le fantôme du mur
Un auteur discret
Le fantôme du mur est un récit, une novella comme disent les Américains, de 80 pages, rédigé par Jean-Pierre Favard. On doit à Favard plusieurs romans et recueils de nouvelles, publiés aux éditions de La clef d’argent et Lokomodo (dont Belle est la bête en 2012). L’homme creuse son sillon, loin du tam-tam médiatique de la capitale et revendique une écriture ancrée dans le quotidien et la province.
Dôle couleur fantastique
Un jeune enseignant arrive dans cette vieille ville du Jura, se remettant à grand-peine d’une séparation difficile. Il loue un appartement dans un immeuble ancien et rencontre une vieille dame, madame Angèle, qui le prend en affection. Celle-ci lui fait des petits plats, l’invite chez elle. Notre héros est cependant hanté par des bruits, un « boum boum » insistant, qui le pousse à faire des recherches sur l’immeuble et madame Angèle. Madame Angèle, qui va bientôt partir dans une institution, cache d’ailleurs un lourd secret…
Entre les lignes
Le fantôme du mur est une histoire de revenants, de choses qui ne sont pas mortes, comme les sentiments humains. Jean-Pierre Favard verse aussi dans l’intertextualité en convoquant Marcel Aymé et son passe-muraille (ça tombe bien, Aymé a longtemps vécu dans le Jura) auquel le grand Philippe Curval consacre une intéressante postface. Le personnage de madame Angèle séduit, son passé rappelant par bien des égards le présent du héros qui, rappelons-le, vit le deuil d’une histoire d’amour. On a donc ici une novella intéressante, ancrée dans le folklore de Dôle. À découvrir.