Livre
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Sumerki

Dmitry Glukhovsky ( Auteur), Denis E. Savine (Traducteur), Leraf (Illustrateur de couverture)
Aux éditions :   -  Collection : 
Livre
ISBN : 9782841726691
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SylvainB   - le 31/10/2017

Sumerki

Le retour de la science-fiction russe
 
La publication en France de romanciers russes (dans le monde d’avant 1989, on les appelait « soviétiques ») de science-fiction tels que les frères Strougatski (on leur doit Stalker et Il est difficile d’être un Dieu) marqua durablement l’esprit des lecteurs dans les années 1970. Pour autant, la science-fiction russe n’est pas morte avec la chute du mur de Berlin : on doit aux éditions de L’Atalante la découverte de Dmitry Glukhovsky, ancien journaliste qui, avec Métro 2033 et Métro 2034, a suscité l’enthousiasme des lecteurs en Russie et ailleurs. On attend donc beaucoup de Glukhovsky en entamant la lecture de Sumerki, primé lors des Utopiales 2014. 
 
Veille de fin du monde à Moscou 
 
Traine-savate et traducteur désargenté, Dmitry Alexeïevitch fait le tour des agences, en quête d’argent frais. Malgré sa connaissance imparfaite de l’espagnol, il accepte de traduire en urgence (le précédent traducteur a visiblement abandonné) un manuscrit plutôt inhabituel, relatant une expédition de conquistadors dans le Yucatan, en plein monde maya. Diligentés par l’évêque Diego de Landa (connu pour avoir fait brûler l’essentiel des livres mayas), les Espagnols doivent mettre la main sur un livre mystérieux et maudit par les Indiens eux-mêmes… Captivé par sa traduction, Dmitry note peu à peu la venue de phénomènes étranges, comme des bruits suspects, des coups à la porte. Aux informations, des catastrophes surviennent tant aux États-Unis que dans le tiers monde. Pendant ce temps à Moscou, l’agence qui a recruté Dmitry est fermée suite à un assassinat. Peu à peu, le traducteur sombre dans l’irrationnel. Lorsqu’un tremblement de terre frappe Moscou, il se persuade qu’il y a un lien entre le livre qu’il traduit et les calamités qui secouent la planète. Le traducteur devient-il fou ou est-ce la fin du monde qui approche ? 
 
De l’art de faire trop long 
 
Sumerki est le récit d’une catastrophe annoncée (pas celle qu’on croit, cependant). Autant le récit des (més)aventures de Dmitry amuse, voire inquiète (l’alternance entre le récit au Yucatan, aux résonnances ésotériques, et le déroulé des épreuves contemporaines évoque par exemple la sourde angoisse délivrée par le grand Lovecraft), autant ce roman souffre de longueurs. À un moment, le (long) récit de l’errance de Dimitry dans un Moscou froid et menaçant finit par épuiser la patience du lecteur pourtant bien disposé. C’est dommage car le twist final (évoquant à la fois le film Vanilla Sky et la fameuse nouvelle "Les anges du Cancer" de Norman Spinrad) secoue, réveille l’attention du lecteur (qui souffre d’insomnies chroniques, comme beaucoup d’amateurs de science-fiction) et prouve que notre auteur a de la suite dans les idées. Dmitry Glukhovsky aurait intérêt à densifier plus ses intrigues et à éviter les longueurs.

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