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L'hôpital des étoiles

Philippe Caza (Illustrateur de couverture), Jean-Pierre Pugi (Traducteur), James White ( Auteur)
Aux éditions :   -  Collection : 
Date de parution : 31/03/79  -  Livre
ISBN : 2702408990
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fredcombo   - le 31/10/2017

L'hôpital des étoiles

Hormis une poignée de nouvelles parues dans les pages aujourd'hui desséchées d'antiques numéros de Fiction, nous ne connaissons sous nos cieux gaulois que deux romans de James White, uniques rescapés de l'hendécalogie du Secteur général dont les mystères de l'édition hexagonale ne nous ont révélé que les premiers volumes. James White fut dès le début de sa carrière un fan des plus actifs, de la trempe de ceux qui finissent par écrire... La saga du Secteur général commence avec une nouvelle, en 1957. Les lecteurs (et les éditeurs !) lui en réclamèrent une autre, puis encore une autre... jusque dans les années quatre-vingt dix !
 
En médecine extra-terrestre, l'improvisation est une spécialité primordiale.
 
Dans une région située à un carrefour spatial très fréquenté, un hôpital est en construction. Recréant à la demande les biotopes de toutes les espèces extra-terrestres répertoriées, il accueillera des patients venus des quatre coins de l'univers, et peut-être bien d'encore plus loin. Le docteur O'Mara, psychologue, vient d'y être chargé d'un nourrisson extra-terrestre orphelin d'une demi tonne. Il apprendra rapidement que la puériculture est un art difficile, d'autant qu'il sera surveillé de près par le corps des Moniteurs, la police galactique... Hormis la première nouvelle, L'hôpital des étoiles s'attache plus particulièrement à suivre la carrière du Dr Conway et des étranges patients dont il aura à s'occuper dans un service de pédiatrie rien moins que stimulant ! Il devra y mettre en œuvre toute son imagination et sa connaissance de la psychologie des métamorphes, de la pathologie des créatures gestaltiennes, de la physiologie de la télépathie... Les défis seront nombreux et le moindre ne sera certes pas de trouver un moyen d'établir un diagnostic concernant une forme de vie totalement inconnue, avec laquelle on ne peut communiquer et que l'on ne peut même pas voir puisqu'elle est incarcérée dans un compartiment parfaitement étanche, suite à un crash supraluminique ?
 
Aime ton semblable comme toi-même... sans oublier ton dissemblable !
 
L'hôpital des étoiles accueille toutes les formes de vie connues sauf une, par chance presque introuvable : le lecteur biophobe. Ici, la vie sous toutes ses formes est à l'honneur, car aux patients extra-terrestres s'ajoutent des médecins qui ne sont pas moins étranges, et nous apprendrons vite que la vertu d'humanité peut aussi se voir honorée par des créatures qui n'ont en apparence absolument rien d'humain. Ce fix-up au sujet étonnant et fertile est en effet centré, encore plus que sur la découverte d'anatomies et de modes de raisonnement étranges, sur la nécessité impérieuse de l'empathie pour une communication efficace.Les médecins du Secteur Central en sont largement pourvus, et certains d'entre eux vont même jusqu'à se rendre volontairement schizophrènes afin d'obtenir de meilleurs résultats. Il est rare de trouver en science-fiction des livres d'un optimisme aussi radical, dans lesquels les limites de la compassion sont à ce point repoussées. car pour un observateur humanoïde, le comportement de nos frères extra-terrestres peut se révéler incompréhensible, voire... franchement répugnant ! Pourtant, tous sont unis (même les policiers !) afin de faire de l'univers un lieu plus accueillant pour toutes les espèces, sans distinction. Ce parti-pris est clairement revendiqué par James White, qui pousse la provocation jusqu'à défendre la thèse selon laquelle les méchants seraient inutiles dans une bonne histoire. Il préfère de loin écrire au sujet d'équipes combattant une menace naturelle, soudées par une volonté commune de réparer et guérir. La vie quotidienne en Irlande du Nord est certainement en grande partie responsable de ce rejet de la violence. Par chance pour les grincheux et autres exterminateurs de Bisounours, cependant, James White s'y prend très habilement pour faire passer le message sans pour autant faire preuve d'une écœurante mièvrerie : du Grand Art ! De plus, les différentes nouvelles sont constellées de subtiles touches humoristiques, ce qui ajoute encore à leur charme, et certaines d'entre elles vont jusqu'à rappeler l'esprit des meilleurs récits de Robert Sheckley, ce qui n'est pas un mince compliment !

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