Taillé dans le même bois que la Station de l’agnelle, ce second recueil démontre une fois de plus que Jean-Claude Dunyach le novelliste sait tout faire. Au fil des pages, c’est une balade dans ses jardins secrets qui attend le lecteur, entre d’étranges plantes vénéneuses, des buissons de terreur et des pétales de rire.
Parfois c’est la peur qui surgit. Sucré filé et Des gens qui cliquettent sont des nouvelles qui nous plongent dans l’enfer de deux tueurs. Le premier croque les enfants comme des bonbons, alors que le second pratique des autopsies avec son rasoir sur des gens encore vivants. Dans les deux cas, l’abîme de la folie n’est pas loin.
Mais on l’a déjà dit, Jean-Claude Dunyach sait tout faire et d’une nouvelle à l’autre, on passe des bassesses humaines au rire. Malgré ses références flagrantes à notre époque, Mémo pour action par exemple voit les dinosaures s’échanger des mails et lutter pour de stériles enjeux de pouvoir, juste avant l’arrivée de l’astéroïde géant sur Terre il y a 65 millions d’années. Ce texte est sans contestation possible LE petit bijou d’humour du recueil.
Cette tendance de l’auteur vire parfois au rire grinçant, dérangeant et ironique. Dialogue avec les parques nous conte la visite de trois jeunes femmes à la morgue pour reconnaître le corps d’une de leurs amies. Critiquer ses compatriotes étant une caractéristique prononcée de l’homo Sapiens Sapiens, elles vont s’en donner à cœur joie sur les défauts et les fautes de goûts de celle qui n’est plus. Malheureusement pour elles, un homme espionne leurs propos. Ils seront matière à une terrible vengeance.
Et puis au détour des pages, on tombe aussi sur des nouvelles étranges et bouleversantes comme Nos traces dans la neige, texte dans lequel les personnages principaux sont des extraterrestres en voie de disparition.
Bref, publié dans la droite ligne du premier, ce recueil est un nouveau moment de plaisir bien sympathique. Vous auriez franchement tort de vous en priver.