Voyage vers la planète rouge

Le cinéma peut tout faire, même envoyer des hommes sur Mars ! Alors que depuis plusieurs années, la NASA a abandonné tout espoir de voir ses astronomes fouler le sol de la planète rouge (trop cher), la branche production d’une grande multinationale a l’idée géniale d’aller y tourner un film. Car contrairement à l’agence américaine, elle possède les fonds nécéssaires à une telle entreprise. Il lui faut juste réunir une ancienne équipe d’astronautes, un réalisateur au chômage, deux stars certifiées conformes et un vieux vaisseau bringuebalant et le tour est joué ! Enfin presque… Parce qu’aller sur Mars c’est long et qu’il y a toujours des petits soucis en cours de chemin. Pour nos héros ce sera des passagers clandestins en entrée, une des deux stars qui refuse de se réveiller après un sommeil forcé pour supporter les 18 mois du voyage comme plat principal (et sans elle, pas de film !) et en dessert la faillite de la société qui les emploie (C’est dur les lois du marché). Bref, les oscars sont encore bien loin et ils ne sont pas au bout de leur surprise.

Un roman avec un message à l’intérieur…

Voyage vers la planète rouge est un petit roman bien agréable. D’abord parce qu’il se lit facilement, avec un peu d’humour et juste ce qu’il faut de sentimental à la fin. Ca glisse tout seul comme une lettre à la poste. Ensuite parce que ce simple livre est un peu plus profond qu’il n’y paraît. Sous-jacent à son histoire, Terry Bisson a ajouté une sympathique touche de satire et de mise en garde face à notre société de plus en plus pourrie par l’argent. Dans Voyage vers la Planète rouge, il développe quelques idées qui sonnent comme autant d’avertissements à notre bonne conscience : les multinationales qui remplacent les états dans la conquête de l’espace, le film qui doit avoir deux stars à l’affiche pour espérer être rentable, l’attaché de presse pour qui tout est bon pour faire parler de l’expédition, même s’il s’agit des malheurs de l’équipage, la boîte de production qui coule en plein milieu de l’histoire et oblige le responsable du projet sur Terre à travailler dans un stade la journée pour continuer à jouer les relais pour les astronautes la nuit (sans lui, ils sont condamnés…) etc. Autant de petites touches qui donnent à réfléchir. Cool…