La Ceinture de Feu
On n’arrête plus G-J. Arnaud ! A 72 ans bien tassés, après nous avoir gratifié de 64 romans pour son cycle de La Compagnie des Glaces, voilà que le papy français de la S-F remet ça ! Depuis le 22 février dernier, vous pouvez lire les deux premiers tomes de sa toute nouvelle série de S-F. Son titre ? La Compagnie des Glaces - Nouvelle Epoque. A défaut d’être imaginatif, il a au moins le mérite d’être explicite !
Evidences…
Au cas où cela ne serait pas encore clair, ce nouveau cycle est donc la suite de cette monstruosité par sa taille qu’est La Compagnie des Glaces. L’intrigue se déroule exactement quinze ans après les faits relatés dans le dernier épisode de la première série. Désormais, la Terre s’est tellement réchauffée que les deux hémisphères sont isolés l’un de l’autre. A l’Equateur, une zone infranchissable de hautes températures court tout autour de la planète et empêche les hommes des deux côtés de communiquer physiquement. Bien sûr, cette situation agace profondément de part et d’autre. Chacun aimerait bien réussir l’exploit de passer cette ceinture de feu. Et comme la situation politique est devenue plus que complexe, c’est en quelque sorte un enjeu politique majeur.
Le Sud se partage en trois zones géographiques assez inégales. D’un côté, la république des Kerguélen dirigée par le célèbre Lien Rag. De l’autre, Patagonie occidentale et son chef Yeuse. Quand au Sud, au vrai (l’Antarctique quoi !), il est habité par les Roux, des hommes qui ne peuvent vivre que par des températures de moins 25 degrés, ce qui pose quelques problèmes de communication avec leurs voisins... Au Nord, la Caste des Aiguilleurs règne toujours en maître. Elle cherche a revenir à une petite glaciation toute simple pour reprendre son contrôle sans partage de la Terre. Pour ça, elle a un atout : le professeur Charlster, le plus grand scientifique de son temps. Il espère pouvoir masquer le soleil sur une grande partie de la planète pour la refroidir. Malheureusement, ses tendances pédophiles nuisent à son travail qui n’avance pas bien vite…
Une première pierre.
Si on rajoute un peuple de nains vivant sur un bateau géant et la persistance d’un pape veillant sur ses ouailles, vous comprendrez très vite que les 280 pages du premier volume de ce nouveau cycle constitue en quelque sorte les fondations des romans à venir. En feuilletoniste expérimenté, Arnaud multiplie les chapitres courts, les personnages et les intrigues (jusqu’à six en même temps), ce qui ne manque pas de destabiliser les lecteurs novices dans son univers. J’irais même jusqu’à dire que cela gâche quelque peu le plaisir. Espérons que tout cela se décante par la suite.