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Passerelles pour l'infini

John Barnes ( Auteur), Manchu (Illustrateur de couverture)
Aux éditions : 
Date de parution : 31/01/01  -  Livre
ISBN : 225307229
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Nathalie   - le 20/09/2018

Passerelles pour l'infini

Le souhait de Mao a été exaucé : mille cultures humaines se sont épanouies, dispersées dans la Galaxie. Elles possèdent chacune leurs essences, leurs coutumes, leurs religions. Distantes les unes des autres, isolées, elles se sont toutes endurcies dans leur système mais leurs habitants ne s’en aperçoivent pas. Effectuer un saut entre deux civilisations c’est à dire deux planètes éloignées de plusieurs années lumière est bien au dessus de leurs moyens. Quand les distances sont abolies par un Passeur (un système qui permet de voyager très vite à moindre prix), les systèmes autarciques subissent de nombreux bouleversements. Le Conseil de l’Humanité veille à amortir au maximum le choc des cultures. L’avènement du Passeur sur Nansen le préoccupe car la Calédonie, culture développée sur cette planète, que dominent Raison et Puritanisme, n’est pas prête à accepter les différences.

Collision des cultures et électrochoc personnel

Le Conseil dépêche sur place trois observateurs et consultants, Aimeric, un ancien Calédonien, Biéris son amie occitane et Giraut, un jeune occitan.

Ces deux derniers (issus de la civilisation wilsonnienne calquée sur le modèle occitan où les "  joventes " filent le " fin amor" avec leur " entendedora" dans la règle de l’ " enseignamen") vont de surprise en surprise. En Calédonie, tout doit obéir à la logique froide, implacable, inhumaine de la Chrétienté rationnelle. Mais bien plus que les secousses économiques craintes par les autorités, cette intrusion de libéralisme, de sentimentalisme et d’altérité va provoquer d’énormes remous politiques sur Nansen. Dans ce climat révolutionnaire et cette initiation violente à une autre civilisation , Giraut réalise à quel point certaines règles en vigueur sur Wilson sont tout aussi arbitraires et contestables que celles qu’il dénonce sur Nansen.

Effondrement final

Cette histoire a des résonances très actuelles puisqu’elle évoque les dangers de la mondialisation à outrance, les travers des régionalismes et caricature à merveille les excès de l’utilitarisme. En confrontant deux civilisations aussi radicalement opposées, Barnes a pris le risque de donner dans la caricature. Grâce à une fine psychologie des personnages et notamment de Giraut, il y échappe. Jusqu’à l’happy end des deux derniers chapitres... Après avoir surmonté tous les risques de son récit, survolé des passages dangereux pour la crédibilité, Barnes ne tire plus de ses cordes usées que des accents mièvres de violons intergalactiques…et c’est la dégringolade, le plouf dans l’eau de rose : les méchants sont punis et les gentils, heureux et unis... Dommage...

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