A peine quelques semaines se sont écoulées depuis la parution du Réveil d'Ymir chez Mnémos et voilà que Nicolas Bouchard récidive cette fois-ci au Fleuve comme il nous l'avait annoncé aux Utopiales.
Un équilibre fragile
Dans ce XXIVe siècle, 80 ans après les événements qui bouleversèrent le satellite de Jupiter : Europa II, l'économie est laissée aux mains des grands trusts qui régissent le système solaire. Le seul contre-pouvoir est le Logothèque. Cet homme est le chef de l'armée de Cataphractes, vaisseaux de guerre au pouvoir de destruction quasi absolu qui sillonnent l'espace pour redresser les torts.
Mais voilà, ce fragile équilibre se trouve menacé par les trouvailles juridiques de Zora Paléologue qui permettent aux grands consortiums industriels de ne plus payer leurs impôts au Logothèque. Cette martienne, issue d'une famille noble que la banqueroute a ramenée au bas de l'échelle sociale, va tout mettre en œuvre pour prendre sa revanche sur la vie. Handicapée par l'hypertrophie de l'odorat ainsi que ses propres névroses, Zora devra lutter contre un système qu'elle a aidé à mettre en place. Au cours de ses aventures, elle croisera l'arrière-petit-fils de Elie Merrivale qui avait mené l'enquête dans Le réveil d'Ymir.
Un dosage savant
Le réveil d'Ymir et L'ombre des Cataphractes ont en commun ce savant dosage : Nicolas Bouchard mélange habilement intrigue, action, psychologie et réflexion dans des proportions telles qu'à aucun moment il ne devient ennuyeux. Au contraire, ces deux romans se dévorent d'une traite et séduisent de la première page aux coups de théâtre successifs qu'il enchaîne avec maîtrise. Ajoutez à cela un humour cynique dont il dote certaines scènes et vous n'avez plus aucune raison de ne pas vous laissez emporter par les œuvres de ce romancier d'avenir (et au rythme où il écrit, l'avenir devra compter avec lui). Il a trouvé la recette que beaucoup d'autres cherchent aujourd'hui. Le Bouchard 2001 est donc un très bon cru à déguster sans modération en attendant les prochains.