Philippe Monot n'est pas tout à fait un inconnu. Avec Sardequins, il signe son deuxième roman après le sympathique Frère Aloysius et le petit prince publié il y a quelques mois chez Nestiveqnen. Entre temps, on a pu retrouver ce passionné de littérature, librairie de son métier, au sommaire du magazine Faëries pour deux nouvelles et la réalisation du dossier Jack Vance dans le numéro 4. Aujourd'hui il se lance dans un cycle de fantasy, empreint de magie et de mystère.
Une religion prend le pouvoir au détriment de la magie
Le monde de ce roman est en pleine mutation. Contrôlé par deux Sardequins (des êtres surpuissants proches des dieux) qui s'amusent avec le destin des hommes, la religion de l'Adjita est en train de faire rapidement oublier la magie. Aussi lorsque Léandre trouve dans une librairie " Manuel de magie domestique à l'usage du bon peuple " se heurte-t-il aux autorités religieuses. Il faut dire que ce livre est d'une grande valeur car on n'a plus trouvé un seul exemplaire depuis trois siècles. Malheureusement il n'obtiendra pas gain de cause et ne pourra pas acheter l'ouvrage. Une catastrophe pour ce libraire imprimeur qui voyait là une source de profit par la réédition du précieux livre. Pourquoi l'Eglise veut-elle absolument le garder ? Et comment se fait-il que ce manuscrit ressorte de l'oubli d'un seul coup ? Autant de questions auxquelles il n'aura pas franchement le temps de répondre. Les évènements vont bientôt s'accélérer et il aura bien besoin de son ami Le comte Nestor pour protéger sa fille d'une sombre menace.
Un bon petit roman de fantasy avec de bons petits défauts
Pour commencer par les qualités de Sardequins, on dira qu'il s'agit là d'un bon petit roman de fantasy. L'intrigue est sympathique, les personnages attachants et quelques bonnes idées surgissent ici où là au fil du récit (comme les interludes rapportant les discussions entre les deux Sardequins). Pour le reste l'ensemble est assez classique. Et du côté des points négatifs, nous en relèverons deux. D'abord les longueurs qui émaillent le texte. Parfois on s'ennuie un brin. Ensuite les trouvailles nécessitant des explications farfelues en bas de pages. Certaines sont sympathiques, d'autres inutiles, voir agaçantes. Certes, le deuxième point est moins important que le premier mais il peut aussi avoir son importance. Mais ne soyons pas trop dur, dans l'ensemble c'est un petit texte sympathique et divertissant. Affaire à suivre avec les prochains tomes.