Roger Zelazny est surtout connu pour les Princes d'Ambre, un cycle conséquent qui mêle contes médiévaux et caractères contemporains. Aujourd'hui disparu, il a laissé quelques surprises à ses nombreux fans, dont Engrenages, un inédit qu'il a écrit en collaboration avec Fred Saberhagen (auteur de la série Berserker).
Une nouvelle forme de vie
Rien ne troublait jusqu'à maintenant la vie de Donald Belpatrie: ni l'argent qu'un généreux et mystérieux donateur dépose chaque mois sur son compte, ni le dilettantisme qui la caractérise. Mais peu à peu, des souvenirs étranges viennent déranger sa vie et celle de sa nouvelle compagne, Cora. Souvenirs parmi lesquelles, une multinationale du nom d'Angra Energy semble prendre une importance démesurée. Donald s'aperçoit vite qu'il est le centre de toutes les convoitises : capable de se connecter par l'esprit aux réseauxs informatiques mondiaux, il a le pouvoir de contrôler une nouvelle forme de vie cybernétique qui croît au centre des bases de données et peut s'avérer dangereuse.
Rien de surprenant
Dans la plus pure tradition de la SF, ce roman, écrit à la première personne, reprend un héros type cher à Zelazny. Projeté dans un monde dont il est le jouet, sans le savoir, Donald Belpatri n'est pas sans nous rappeler Corwin, du cycle des Princes d'Ambre. Même dilettantisme caché, même amnésie, même propension à passer sa vie à fuir des ennemis dont il ne perçoit pas l'ampleur avant de s'y être confronté une bonne dizaine de fois… Le monde est différent (c'est un monde de SF, pur et dur), le récit plus dynamique et l'apport de Fred Saberhagen évident : si on ressent l'influence du roman noir de Zelazny, l'univers, la bonne vieille cyber paranoïa (les machines vont-elles finir par nous remplacer) sont sans aucun doute l'œuvre de l'auteur de Berserker, un space opéra assez classique. Il est cependant toujours difficile de définir strictement l'apport de chaque auteur. Mais une chose est sure : ceux qui aiment Zelazny pour la justesse de ses personnages et le rebondissement de ses intrigues y trouveront autant leur compte que les amateurs de space opéra…