Le Vieil Homme et son double

Le Vieil Homme et son double

Joe Haldeman n'en est pas à son coup d'essais. Auteur depuis 1969, son roman le plus connu, La Guerre Eternelle, remporta les prix Hugo et Nébula en 1976. Il réitère avec Le vieil homme et son double qui a remporté le même palmarès en 1990 et 1991.

Petite discussion littéraire autour d'une bière de luxe.

A priori, rien ne laissait supposer que Sylvester Castelman et John Baird puissent se rencontrer, et encore moins qu'ils puissent traiter ensemble. Sauf que le premier, escroc notoire de la ville de Key West semble renifler le pigeon en apercevant le second, accoudé à un bar du coin, occupé à remplir un carnet de notes avec un Mont Blanc et à siroter une bière de luxe. Lorsque, négligemment, il entame la conversation pour savoir de quelle façon il convient de le plumer, il apprend que Monsieur Baird est un gentil professeur d'Université, spécialiste d'Hémingway comme tous ceux qui traînent dans cette ville à la recherche du passé du " Maître ".

Au fil de la discussion, John lui révèle qu'il tente, avec peu de succès, de rédiger un article sur les nouvelles du début de la carrière du Maître. La tâche est ardue puisque personne, à part l'auteur lui-même, n'a jusque là pu les lire. Elles ont disparues il y a tout juste 70 ans, au cours d'un simple vol à l'arraché, et sont depuis le fruit d'un véritable mythe et le trésor le plus recherché de milliers d'Hemingway-philes.

Sylvester, en glissant négligemment à John l'idée qu'un faussaire, pour la forme, et un spécialiste du style littéraire du Maître, pour le fond, dotés d'un peu d'audace et de finesse arriveraient sûrement à faire " renaître " ces chefs-d'œuvre perdus, engage malgré lui un mécanisme qu'aucun humain ne va plus pouvoir contrôler. En effet, la rédaction éventuelle de ces faux pourrait avoir des conséquences inattendues. Ici débute l'étrange voyage de l'universitaire dans des univers convergents dont il semble être le centre.

Pas toujours évident de s'y retrouver dans les réalités parallèles…

Cet hommage à Hémingway, l'homme, sa vie, son œuvre, sa machine à écrire et sa canne à pêche, démarre très bien. Dès la première page on est accroché, on se laisse prendre par le jeu de mailles des univers convergents. Sauf que, quand tout devrait se résoudre, tout se complique d'avantage et vous laisse, je l'avoue, un peu perdu.

Alors peut-être faut-il être un spécialiste d'Hémingway pour saisir la signification de cette fin particulière et de l'explication qu'on nous en donne, mais franchement j'en doute. Donc, si le fait d'être confronté à une conclusion tout aussi incompréhensible qu'un compte rendu détaillé de l'évolution de l'ADN de mammouth en milieu hostile* ne vous rebute pas, allez-y, les trois premiers quarts du livre en valent le coup…Et pour le reste, si quelqu'un peu éclairer ma lanterne, surtout n'hésitez pas…**