Black Orchid
Neil Gaiman est scénariste télé et cinéma (
Neverwhere), auteur de romans (
Neverwhere,
American Gods,
De Bons Présages,
Coraline) et de B.D : on lui doit l'excellent
The Sandman. Dave McKean a souvent collaboré avec lui. Tout d'abord pour les couvertures de
The Sandman mais aussi pour
Mr Punch et
Signal To Noise. Il a de plus sorti
L'Asile d'Arkham (avec Grant Morrison) et Cages dont il signe également le scénario.
Quand l'innocence sert la justice L'Orchidée Noire, justicière infiltrée dans la mafia, meurt en pleine mission. Elle est aussitôt reliée par une de ses sœurs, créée par un biologiste utopiste qui a installé une serre entière de femmes-fleurs toutes semblables, puisque issues des gènes de la même personne : le grand amour de leur créateur. Or, cette femme, mal aimée dès l'enfance, est morte, de la main de son mari, un petit malfrat sans envergure et psychopathe. L'Orchidée Noire, fraîchement éclose, doit comprendre qui elle est et d'où viennent ses souvenirs sanglants, du temps où elle était une femme, afin de sauver, outre sa propre peau, une sœur identique à elle, mais encore au stade de l'enfance…
Une pure merveille Gaiman est sans conteste le plus doué des scénaristes de sa génération. Sombres, grinçantes, pures, ses histoires figurent parmi les plus originales.
Black Orchid est de cette lignée. L'innocence de l'héroïne paraît d'autant plus flagrante que le trait ultra réaliste nous entraîne loin des habituelles B.D. américaines. Ainsi, le masque de haine de Poison Ivy donne toute l'ampleur dramatique du personnage et un Batman moins bodybuildé humanise un héros qui a toujours été en marge des comics.
Black Orchid est une hymne à la pureté, à l'espoir et au désespoir, un mélange de poésie et de cruauté factuelle. On y retrouve tout le goût du morbide et de l'étrange de Gaiman. On ressent également cette parfaite cohésion des collaborateurs de longue date, cette osmose du trait et du texte. Outre l'histoire, la B.D en elle-même se présente comme un livre objet d'exception : plus qu'esthétique, la couverture en soi tient du chef d'œuvre en la matière. L'intérieur ne dément rien. A acheter les yeux grands ouverts.