Isidore et le Premier Empereur
Né en 1952, Pierre Stolze possède à son actif d'écrivain une douzaine de titres depuis ses débuts en 1980. On se souviendra notamment de Marilyn Monroe et les samouraïs du père Noël, de Greta Garbo et les crocodiles du Père Fouettard, et surtout de Cent Mille Images et de La Maison Usher ne chutera pas, deux livres récompensés respectivement du prix Rosny Aîné et Gérardmer/Fantastic'Arts. Côté jeunesse, si Isidore et le Premier Empereur semble être son premier roman, il sera bientôt suivi d'Isidore et le pharaon. Dernière corde à son arc, Pierre Stolze prête tous les trois mois sa plume à la revue Bifrost.
Mystérieuse disparition au Mont St Odile
Bien que ça ne l'enchante guerre, Isidore est bien obligé de suivre ses parents dans leur dernière lubie. Malgré la pluie battante, ces derniers ont décidé d'assister en plein air à la dernière éclipse du siècle, le 11 août 1999. Et quel endroit pourrait être plus approprié pour vivre ce moment historique que La Place des Sorcières, près du Mont St Odile dans les Vosges? Alors que toute la petite famille s'abrite en attendant le début de l'éclipse, Isidore est soudain irrémédiablement poussé par une force mystérieuse qui l'oblige à se coucher sur un des étranges rochers creusés ayant donné son nom à la clairière.
Il s'y évanouit et se réveille en train de voler. En observant ce qu'il reconnaît au sol comme des romains, il comprend qu'il est train de remonter le temps. Après plusieurs évanouissements, il se réveille définitivement dans un sarcophage au milieu d'un étrange musée. Sa rapide exploration lui permet de se rendre compte qu'il se trouve dans le tombeau du célèbre Empereur de Chine Qin Shi Huangdi, en 220 avant Jésus Christ. Comment est-il arrivé là et comment va-t-il pouvoir retourner en 1999? C'est ce que Pierre Stolze vous invite à découvrir dans ce livre.
Franchement pas convaincant
Disons le tout net : Isidore et le Premier Empereur ne fait pas partie des meilleures œuvres jeunesse du moment. Non à cause de son sujet qui aurait très bien pu fonctionner mais bien à cause de son personnage principal. Mis à part un enfant qui vous dirait au petit déjeuner que la méthode dialectique de Platon est très surfaite, il y a très peu de chance que les jeunes lecteurs arrivent à s'identifier au petit Isidore, capable de disserter à n'importe quel moment sur tel ou tel aspect de la Cour impériale. Et que dire encore de cette petite fille d'une dizaine d'années, tout droit venue de 2000 ans avant Jésus Christ qui nous sort mine de rien, au milieu d'une conversation mondaine: "Je ne crois pas que ma féminité déjà révélée ait besoin d'un adjuvant culinaire"? Tout ceci est bien dommage car si les enfants de cette aventure avaient un peu plus ressemblé à leurs lecteurs, j'aurais même pu passer à côté de remarques douteuses comme "C'est bien la première fois que j'entends une fille parler politique"...