L'Héritage maléfique
Christophe Alvès et Samuel Bournazel signent avec Dusty Dawn leur première série sous le parrainage on ne peut plus convoité de Thierry Cailleteau. Le directeur de collection de Vents d'Ouest, grand découvreur de talents, a permis la rencontre de ces deux jeunes passionnés que le parcours universitaire avait pourtant tenu écartés de leur passion première : la BD. Voici la deuxième partie de L'Héritage maléfique où Dusty, le désactivateur de monstres, nous sort le grand jeu.
Adieu veaux, vaches, tortues ninjas
Dusty Dawn et ses acolytes ont finalement mis la main sur le manuscrit que toutes les sphères d'influence s'arrachaient à New Callisto. Afin de savoir ce que ce livre a de si précieux, Dawn l'apporte à son mentor, le professeur Knoell, un érudit auquel il doit toutes ses connaissances occultes. Son expertise révèle qu'il s'agit du manuscrit de Kellios, un artefact divin lié à une prophétie mystérieuse.
Mais le professeur n'a pas le temps de pousser plus loin ses investigations, car le Vatican n'hésite pas à l'assassiner pour mettre la main sur le manuscrit. Dès lors, une course poursuite trépidante se lance dans les rues de la ville afin de récupérer le précieux livre. Et le temps presse, car les vampires, potentiels bénéficiaires du pouvoir du manuscrit, sont également sur les rangs, tandis que la police municipale n'attend qu'un signe pour faire une nouvelle démonstration de sa totale incompétence. Dusty s'en sortira-t-il une fois de plus ? Apologie du mélange des genres
Le scénario de L'Héritage maléfique est simple : une relique sacrée + un élu + des tas de factions rivales = un héros perpétuellement dans les emmerdes. Le moins que l'on puisse dire c'est que Dusty Dawn est rythmé : j'ai dénombré pas moins de seize pages d'explosions en tous genres, du simple canard explosif au remake du 11 septembre. Même si le ton est résolument orienté vers la déconnade, je ne suis pas un fan ultime de l'humour potache de la série. J'avoue que le canard/grenade ou que les scooters qui démarrent au son d'un "Notre Père" m'ont bien fait rire, mais le style est franchement léger.
La série souffre également de sa profusion et de son mélange : entre Dusty l'éradicateur de monstres qui fait aussi de la magie, les vampires tout droit sortis de la Mascarade, les curetons retranchés dans leur base futuriste où ils jouent les apprentis angelots avec leurs propulseurs dorsaux, les goules ninjas (!), les flics en tenue de fast-food, les Dons mafieux et leur moustache, les potes démons et les rituels atlantes, on en perd son latin. Dusty Dawn est une BD qui s'alimente d'un peu tout et sur n'importe quoi, les inspis jeu de rôles truffant les pages: Vampires, La Mascarade donc, mais aussi In Nomine Satanis, Shadowrun, et j'en passe... Du coup, la juxtaposition des effets et des personnages entame sévèrement l'intérêt d'une série à classer dans le genre 100% adrénaline.