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Fumée d'opium

Pierre-Olivier Templier (Illustrateur de couverture), Thomas Bauduret (Traducteur), Graham Joyce ( Auteur)
Aux éditions :   -  Collection : 
Date de parution : 31/01/03  -  Livre
ISBN : 2266120913
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Nathalie   - le 20/09/2018

Fumée d'opium

C'est en Crète que Graham Joyce a écrit son premier roman : L'Enfer du rêve. Les droits d'auteur de ce livre lui permirent de voyager et c'est à Jérusalem qu'il trouva l'inspiration de Requiem. Il a été récompensé à trois reprises par le British Fantasy Award et, installé près de Londres, il enseigne l'écriture romanesque à l'université. Son écriture ne s'est pas sédentarisée pour autant : dans ce roman, cet auteur voyageur utilise la Thaïlande plus que comme un simple décor.

Au fin fond de l'enfer thaïlandais

Depuis sa séparation avec sa femme et l'émancipation de ses enfants, Danny vit seul. Et les quiz hebdomadaires au pub ne font que renforcer son impression de routine. Celle-ci va être brisée par un coup de fil de l'ambassade anglaise en Thaïlande : Charlie, sa fille, a été arrêtée à Chang Mai pour trafic de drogue. Depuis qu'elle est entrée à Oxford, le dialogue avec son père s'est dégradé au point de ne plus lui donner de nouvelles. Malgré tout, Danny n'écoute que son cœur de père et s'envole au secours de Charlie, flanqué de son fils intégriste catholique et de Mick qui considère leur amitié comme bien plus qu'un simple partenariat de quiz et de billard. Une fois sur place, la jeune prisonnière n'est pas Charlie mais une autre voyageuse anglaise qui lui a volé son passeport. Grâce aux indications de cette femme Danny peut partir retrouver sa fille. Mais Charlie croupit au fond d'une prison beaucoup plus redoutable, dont les geôliers sont moins corruptibles que ceux des administrations pénitentiaires thaïlandaises.

Une histoire intéressante mais pas effrayante

Ce roman est plaisant à lire. Le rythme est bien mené, les protagonistes attachants. Danny fait preuve d'une ironie douce-amère qui n'est pas sans rappeler le ton de certains personnages de Jonathan Caroll. Les deux compagnons de voyage du héros dépassent au cours de l'histoire les stéréotypes qu'ils semblaient incarner au départ. L'ambiance thaïlandaise, aussi bien dans la ville que dans la jungle, semble fort bien documentée, fouillée au-delà des clichés exotiques de ce pays. Mais l'ambiance est rarement pesante, le sabotage de l'installation électrique de la tribu tend à prouver que les événements paranormaux ne sont qu'une habile manipulation de la technologie. Les peurs et les croyances des villageois sont reléguées au rang de superstition. Le seul passage où le suspense est plus haletant, c'est quand les quatre britanniques quittent le village en ignorant s'ils se dirigent vers leur liberté ou tout droit vers un guet-apens. Plus un roman pour explorer un ailleurs fascinant que pour se faire peur.

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