Gereint et Enid
Bretons tous les deux, David Chauvel et Jérôme Lereculey ont déjà travaillé ensemble sur la trilogie Nuit Noire. Le premier a plusieurs scénarios de BD à son actif, comme Les Enragés, Rails, Le Poisson clown, Lili & Winker ou encore Ring Circus. De son côté, Jérôme Lereculey a signé aux éditions Glénat la série Cairn en deux tomes. Après leurs diverses expériences, ils ont décidé de s'attaquer au célèbre mythe du roi Arthur. Mais attention cette saga n'a rien à voir avec la chevalerie chrétienne des romans de la Table Ronde.
Honneur bafoué et défis de chevaliers…
Après avoir revisité dans les premiers tomes, les histoires de quelques héros celtes, dont les derniers sont Drystan et Esyllt, voici l'histoire d'un nouveau couple : Gereint et Enid qui se déroule à une époque reculée, au moment où le roi Arthur tente d'unifier les pays de Bretagne. C'est durant une partie de chasse que Gereint va suivre trois voyageurs vers une forteresse inconnue. Il en défiera alors le plus valeureux guerrier pour retrouver son honneur perdu quelques temps auparavant. Mais là-bas il rencontrera aussi l'amour en la personne d'Enid, qu'il épousera après sa victoire. De retour à Kaerlion, le château du roi Arthur, il présente sa femme à ses compagnons. Trois années s'écoulent et après avoir récupéré les terres de son père, Gereint et son épouse profitent d'une paix bien méritée. Mais hélas, l'aventure appelle à nouveau le héros qui reprend les armes et repart en quête.
Aux origines du mythe
Attention, comme le dit le sous-titre, cette saga est une épopée celtique se déroulant à l'origine du mythe Arthurien. Elle n'a donc pas grand chose à voir avec la version que nous connaissons. Arthur ne vit pas à Camelot mais à Kaerlion, il n'est pas marié à Guenièvre mais à Gwenhwyfar et il n'a pas non plus Excalibur. On a donc à faire à des barbares et des guerriers plus qu'à des chevaliers. Dans l'ensemble, c'est intéressant de revenir aux sources des légendes, cela nous permet de mieux comprendre comment elles ont été inspirées. Pourtant, on s'éloigne de plus en plus d'Arthur pour voir d'autres personnages et le scénario s'essouffle un peu. L'histoire aurait été plus palpitante si les aventures de Gereint avaient été plus " merveilleuses " comme on pourrait l'attendre de ce genre récits et d'univers. Les dessins, quant à eux, restent sobres et classiques et ils illustrent bien l'atmosphère du scénario sans être extravagants. A conseiller à ceux qui voudraient comprendre l'origine du mythe Arthurien.