Le Crâne
Ecrire sur une feuille Froideval, c’est en général y associer un peu plus loin la série des Chroniques de la Lune Noire. La star des jeux de rôles (il a notamment pour fait d’armes d’avoir créé Casus Belli) s’est, en effet, lancé dans la bande dessinée en 1987 avec cette série. Aujourd’hui, onze albums et beaucoup de succès plus tard, c’est devenu l’arbre qui cache la forêt. Froideval, c’est aussi 666, Succubus, Fées pas braire, Fatum, Mens Magna, l’Archimage, Les Arcanes de la Lune noire, Lex, Nexus, Harkanges, Atlantis et donc Methraton. Une belle bibliographie qui ne devrait pas en rester là. Pour cette dernière série, il a emmené avec lui François Druet. La trentaine sonnée, celui-ci a d’abord travaillé sur Les Chroniques de la Lune Noire avant de réaliser Requiem Tenebrae et de se lancer sur le projet Methraton. Des univers fantasy qui lui correspondent bien puisqu’il se dit volontiers amateur du dessinateur Frazetta et de J.R.R.Tolkien.
Enfant-assassin
Alors qu’il n’a pas 10 ans, Sekh a déjà eu une vie bien remplie en malheurs de toutes sortes. Le jeune garçon a vu toute sa famille massacrée par d’horribles spectres dirigés par celui que l’on nomme l’Archimage. Dans le tome 1 de la série, il reconnaissait par hasard le meurtrier et décidait de le suivre dans son repaire. Le Crâne s’ouvre sur leur confrontation. Le combat pourrait sembler disproportionné mais grâce à l’aide d’une relique magique, Sekh parvient à griller l’Archimage avec une boule de feu. Il prend alors le contrôle de la citadelle et en fait sa résidence. Le jour, il n’est qu’un humble apprenti mage. La nuit il est le maître de la forteresse se faisant dorloter par ses serviteurs. Mais la mort de sa victime suscite l’émoi dans tout le royaume et Pharaon doit interroger les dieux pour trouver et châtier l’assassin. Même si sa cause était juste, notre jeune héros a du souci à se faire…
L’Egypte au programme
Dans une ambiance égyptienne, mais toujours dans le monde des Chroniques de la Lune Noire, Froideval et Druet nous entraînent à la suite des aventures de ce jeune garçon prodige. Si parfois le côté « maître de la citadelle » peut manquer de crédibilité et devenir franchement agaçant, Sekh reste le plus souvent un petit garçon en apprentissage. Ce dernier aspect est le plus accrocheur et le plus attendrissant. On prend relativement du plaisir en lisant cet album, à condition d’oublier les lieux communs du scénario et les quelques imprécisions du dessin. Bien sûr, ceux qui ne supportent plus Froideval et ses univers de la Lune Noire devront passer leur chemin. On y retrouve relativement les même ingrédients, notamment graphiques. Pour les autres, tout se jouera, en fait, dans les épisodes suivants. Soit les deux auteurs feront de cette série une histoire de fantasy classique, sans relief et ennuyeuse à mourir, soit ils en feront quelque chose d’agréable à lire. A suivre…