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Conception

Jean-David Morvan (Scénariste), Jab Jab Whamo (Dessinateur)
Aux éditions :   -  Collection : 
Date de parution : 31/10/03  -  BD
ISBN : 2205053450
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Eric   - le 31/10/2017

Conception

Ces deux-là se connaissent de longue date, et ont déjà sévi de concert sur La Horde. Fleau.world marque leur retour à des bases de travail connues, mais dans un univers tout neuf. Un univers résolument cyberpunk, à base de Megacorps, aromatisé aux jeux vidéos, et même avec dedans, des vrais morceaux de mondialisation. Vous dire si l'on est pile-poil dans l'air du temps. Pourtant que l'on ne s'y trompe pas, Fleau.word est bien mieux troussé que la première planche opportuniste venue.

Monde virtuel et complicité

Ci-devant donc Matteo et Arkady. Le premier parisien, graphiste ultra doué est définitivement un branleur de génie. Son alter ego en revanche ne lui ressemble guère. Juif de Palestine, enfant archi couvé après la mort de son père, c'est un sorcier de la programmation. Les deux amis ne se sont jamais rencontrés dans"le vrai", mais ont noué par-delà le réseau une solide complicité qui les a amenés à créer leur propre monde virtuel. Un univers alternatif où, à terme, chacun pourra venir jouer à sa guise.

Les techniques mises en œuvre par les deux prodiges sont tellement révolutionnaires qu'elles risquent bien d'ébranler tout le marché du jeu vidéo. Et si à la base, les deux amis sont bien résolus à ne pas se laisser avoir par les sirènes du Grand Capital, que restera-t-il de leur idéalisme une fois que seront entrés dans leur utopie privée, la jolie Xalca et Capo Negro, le redouté chef de la sécurité on line de la CUB, l'une des deux plus grandes Megacorp de loisirs.

La sensualité d'un mortier russe

On aime, ou pas, le coup de crayon de Whamo, qui, entre graphe et manga, a la sensualité d'un mortier russe. Cela dit, son perfectionnisme évident et le soin du détail apporté à la réalisation de chaque case contribuent pour beaucoup à la crédibilité de l'univers né sous la plume du mutli-productif Morvan. Il épargne à son scénariste la nécessité des pénibles cases d'exposition, et lorsqu'on ne dispose que de quarante-huit pages pour s'exprimer, c'est toujours ça de gagné pour l'histoire. Dense et solidement ficelée, elle a tous les atouts pour vous accrocher cette histoire. Si vous avez la fibre un brin aventureuse, vous vous laisserez emmener par ces personnages qui ont le bon goût de ne pas trop abuser du stéréotype, et surtout par une galerie de seconds couteaux très réussis. Une entrée en matière consistante pour une série à suivre avec intérêt.

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