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The Priest

Hyung Min-Woo (Scénariste, Dessinateur), Nan Suk Pyun (Traducteur)
Aux éditions : 
Date de parution : 31/10/03  -  BD
ISBN : 2750700299
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Eric   - le 27/09/2018

The Priest

Vous avez le droit de ne pas savoir ce qu'est le manwha. En fait c'est tout simplement le mot coréen qui désigne une bande dessinée, et c'est ce qui va constituer l'intégralité du catalogue de Tokebi. S'ils ont déjà plusieurs autres titres à leur actif, The Priest est d'ores et déjà annoncé comme le fer de lance de l'offensive manwha que la jeune maison d'édition espère mener sur le marché français. Et il est vrai que cette série, qui compte déjà treize volumes publiés en Corée, tranche très nettement avec le reste de la production asiatique.

Des différences qui tiennent plus à la personnalité de Hyung Min-Woo que du sens de la lecture qui se fait de gauche à droite, comme en Occident. Il est vrai, aussi, qu'on peut s'attendre à quelque chose d'assez rock'n'roll de la part d'un type qui a "Mercy" tatoué en lettres gothiques sur l'avant-bras. Aussi je vous recommande donc de glisser dans votre platine un album de Monster Magnet, de pousser le volume à un niveau résolument déraisonnable, et de vous préparer à une chevauchée avec le Diable.

Un Far West qui tient plus du Retour des morts-vivants que de La Prisonnière du désert, est ici le théâtre du combat que se livrent deux prêtres dévoyés. Le premier– Ivan Isaak – est revenu d'entre les morts après avoir vendu au Diable la moitié de son âme. Le second s'appelle Javillon, est zélateur d'un démon connu sous le nom de Tremozaré, et ordonne à une légion entière de zombies. C'est dans un train qui, incidemment, transporte le chef d'une bande de desperados, les Mat Riders, que va avoir lieu le premier affrontement entre les deux hommes. Un premier round sanglant par morts-vivants interposés et qui ne laissera guère de survivants.

C'est le moins que l'on puisse dire : l'intrigue n'est pas le point fort de ce premier volume. De l'univers qui va servir de décor à la série on n'apprend rien, ou presque. Quant aux personnages, ils n'ont pour l'heure que la consistance standard des stéréotypes qu'ils incarnent. Car rien dans ce premier tome n'est bien original. Rien, si ce n'est le splendide graphisme de Hyung Min-Woo. Le crayonné anguleux, le trait affirmé – quasi lyrique – du Coréen, sortent définitivement cet opus d'ouverture, du lot. L'auteur a tout son temps pour installer son univers, et il le sait. Aussi se contente-t-il d'une introduction en coup de poing. La violence bestiale, gratuite, de ce qui n'est après tout qu'un long gunfight pourra en rebuter plus d'un. Normal. Toutefois, on peut aussi se laisser gagner par l'harmonie grandiloquente du dessin, et la perfection du découpage. On pense au Spawn de McFarlane, naturellement, mais le western de carton pâte de Hyung Min-Woo nous préserve de tout autre approche qu'un premier degré assumé. Vous pourrez légitimement détester The Priest, mais pas avant de lui avoir laissé une chance de vous convertir.

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