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The Priest

Hyung Min-Woo (Scénariste, Dessinateur), Nan Suk Pyun (Traducteur)
Aux éditions : 
Date de parution : 30/04/04  -  BD
ISBN : 275070071
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Eric   - le 27/09/2018

The Priest

Troisième opus de la série phare de Tokebi, qui nous laisse d'ailleurs présager encore de longs rendez-vous, puisqu'elle compte à ce jour dix-sept volumes.

Une série qui après une ouverture coup de poing en deux tomes prend enfin un peu d'épaisseur. Il était temps car ces deux longs gunfights nous avaient, non seulement laissés sur notre fin, mais surtout en pleine confusion. De ce Far West horrifique, il ne nous avait été donné qu'un aperçu gore et une intrigue confuse.

Qui était vraiment Ivan Isaaks ? Quel rôle jouait finalement, ce prêtre corrompu ayant vendu la moitié de son âme à Belial pour combattre le mal ? Ce mal personnifié par un ange déchu, Temosare et ses onze gardiens. Comment, et pourquoi ce coin de désert s'était-il transformé en champ de bataille cosmique ? Que venait faire là-dedans Ester, chef du gang des Mat Riders ? Un manque de repères scénaristiques auxquels s'ajoutaient des erreurs de traduction dans les noms des personnages.

S'amorcent enfin des débuts de réponses dans ce tome où vous ne trouverez, le croirez-vous, pas une seule page de baston, car une troisième faction entre en jeu, et nous éclaire enfin sur la véritable nature des événements.

Seule survivante du massacre de St Baldias, Ester est emprisonnée dans la ville voisine de Riverman, et échappe de peu au lynchage grâce à l'intervention opportune d'une étrange compagnie de marshalls emmenée par un beau gosse, mélange improbable d'Albator et de Clint Eastwood, et comptant dans ses rangs un indien lanceur de couteaux, un prêtre fanatique et un géant noir porté sur la Gatling. Manifestement mandatés par l'état, ils sont pleinement au courant des tenants un peu particuliers de l'affaire. Une affaire où se mêlent magnats des chemins de fer, secte satanique et prophétie des ombres. La première partie s'achève sur un Ivan Isaaks bien décidé à investir la forteresse de Temosare, et qui rédige les dernières pages de son journal, afin de porter témoignage aux générations futures.

Et précisément, les générations futures, c'est par l'intermédiaire du père Simon Desler que nous en faisons la connaissance. Professeur de théologie à l'Université de San Sebastian, il reçoit par l'intermédiaire d'un messager du pape une lettre écrite par un de ses amis, le père Graham Alburn. Or, ce dernier, désireux d'éprouver sa foi, avait entamé vingt années plus tôt une quête spirituelle au cours de laquelle il était sensé avoir trouvé la mort. Dans sa lettre il demande à Desler de le rejoindre dans un lieu mystérieux, où l'escorteront un commando de la Marine américaine.

L'intrigue se pose enfin et on oscille entre Stargate, L'Exorciste et Damien. Des influences évidentes mais que Hyung Min-Woo assume sans fausse honte et de manière explicite en ouverture du volume. Le mélange comme vous le voyez ne risque pas de faire céder les frontières du genre sous un assaut d'originalité flamboyante, mais il fonctionne bien. On est tout à la fois soulagé de ne pas avoir affaire à un autre long massacre, et ravi de replonger dans un univers familier à peine revisité. Bref, on enfile une vieille paire de baskets confortables, et on s'apprête à faire une bonne balade.

En outre le style graphique du jeune Coréen soutient toujours aussi magnifiquement le propos. Son crayonné brutal, tout en noir et blanc et ses découpages très cinématographiques de l'action forment une combinaison qui confère à l'ensemble un côté très enlevé, proche du story-board, et qui, pour le coup, marque sa différence avec le reste des production du Sud Est asiatique. C'est donc regonflé à bloc, après un épisode de transition et d'exposition plutôt réussi, que l'on attend la suite des aventures d'Ivan Isaaks.

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