Lois McMaster Bujold est mondialement connu pour sa série des aventures de Miles Vorkosigan. Aujourd'hui, c'est une douzaine de romans qui compose ce cycle. Elle revient tantôt sur l'ascension de Miles dans la hiérarchie militaire, tantôt sur les événements qui ont eu lieu avant sa naissance… Tous les épisodes de ce feuilleton peuvent non seulement se lire indépendamment mais également dans n'importe quel ordre, qualité qui doit contribuer au succès planétaire d'une œuvre qui n'est somme toute qu'un honnête space opera.
C'est ici que tout a commencé
Miles Vorkosigan est le premier roman de Lois McMaster Bujold de la saga Vorkosigan. On y rencontre le jeune Miles, descendant d'une prestigieuse lignée de grands militaires. Malheureusement pour lui, ayant été exposé dans le ventre de sa mère à une substance mutagène, il ne mesure qu'un mètre quarante et ses os sont extrêmement fragiles, ce qui rend passablement compliqué son entrée dans l'armée. Pour compenser, la nature l'a pourvu d'une intelligence au dessus de la moyenne, lui causant d'autres sortes de problèmes comme par exemple la prétention et l'insubordination.
C'est à cause de cette insubordination latente qu'il va devoir faire ses preuves pendant six mois dans une station météo perdue. Tout aurait bien pu se passer s'il n'était pas tombé sur un général aigri qui va lui pourrir la vie. De fil en aiguille, Miles va être entraîné dans des situations touchant à la sécurité impériale pour lesquelles il n'aura que son cerveau et ses capacités de manipulations comme moyens de défense.
Et un Hugo, UN !
Ce roman est un honnête space opera de grande consommation. Miles est un antihéros qui pouvait annoncer l'arrivée d'Harry Potter. Il n'est ni courageux, ni fort ni musclé, juste intelligent. Malgré tous ses cotés tête-à-claques, on suit ses aventures avec plaisir. La seconde moitié de ce volume souffre pourtant de longueurs principalement à cause de dialogues interminables. Cette œuvre n'est pas aussi pro-militariste que l'on pouvait s'y attendre. Miles reproduit juste son modèle familial sans avoir pour autant envie de boire le sang de son ennemi. Si papa avait été jazzman, le petit dernier aurait fait de la trompette (ou du piano plutôt)…
Le prix Hugo ? Comme souvent, on reste perplexe. Les trois suivants ? Ça paraît carrément disproportionné. Il devait sûrement falloir battre le record d'Orson Scott Card et de sa série Ender. Bavard, un poil prétentieux mais agréable.