Sable Rouge

Dans la biographie de Paul J. McAuley, il y a toujours un moment où l'on s'arrête pour essayer de prononcer à haute voix son lieu de naissance en 1955 : le Gloucestershire ! Passé le moment d'amusement, on apprend que ce docteur anglais en botanique s'est d'abord consacré à la recherche avant de se tourner progressivement vers l'écriture avec son premier roman en 1998 : Quatre cents milliards d'étoiles. Depuis on a pu lire en France La Lumière des astres et Féeries, tous les deux chez J'ai Lu.

Rien ne va plus sur Mars

Six siècles après les premiers pas de l’homme sur Mars, la situation est catastrophique. Peu à peu, par manque d’entretien, la planète rouge est en train de mourir, s’asséchant progressivement et revenant petit à petit à son état initial. Les canaux d’eau sont de plus en plus rares, la flore est donc moins abondante et les animaux moins bien nourris. Du coup, la météo se détraque, lançant de grandes tempêtes qui balaient la planète d’un bout à l’autre. Et petit à petit, les habitants de Mars se font de moins en moins nombreux, certains préférant se plonger dans un univers virtuel fait de leurs souvenirs, en attendant la mort... Bref, la situation n’est pas franchement folichonne.

Pourtant, comme tous ceux encore présents sur la planète, Wei Lee s’y est habitué. Il aimerait bien que Mars revive mais que peut-il faire tout seul dans son coin ? Il lui faudrait être propulsé sur le devant de la scène pour espérer pouvoir changer les choses... Et là, coup de bol, la bonne fée des héros (sans qui, d’ailleurs, bon nombre de romans n’existeraient pas...) va se pencher sur son cas sous la forme d’une jeune anarchiste qui va lui transmettre des virus, sortes de nanomachines capables de se fixer sur l’ADN pour améliorer les perceptions de son hôte et lui donner certains pouvoirs. Ballotté par des enjeux qui le dépassent, Wei Lee va alors partir en croisade pour sauver Mars, ou plutôt pour sauver la présence de l’homme sur la planète.

De l'action !

Puisant dans les ressources des romans d’aventure et dans celles de la science, Paul J. McAuley nous livre ici un très bon planète opéra bourré d’action et d’affection pour son héros. L’utilisation d’une base scientifique donne à l’ensemble une crédibilité intéressante alors que le renversement de situation avec des chinois colonisateurs et des américains vivant en marge de la société martienne ajoute un formidable souffle d’originalité. Bref, du fond, de la forme, de la science, des idées peu communes et du rythme : tout est là pour donner un roman très agréable. Vous pouvez vous jeter dessus en toute tranquillité.