Voilà donc le troisième volet de la saga des Feys. Patience, patience, je vous rappelle qu'il y a 16 tomes de prévu. Après avoir travaillé dans l'édition, il était normal que Kristine Kathryn Rusch veuille passer de l'autre côté de la barrière et devenir elle-même un écrivain. Et il faut l'avouer, cela lui réussit. Elle enchaîne les prix : Prix Locus de la meilleure novella et du meilleur essai, Prix John W.Campbell pour l'ensemble de ses œuvres, mais aussi les nominations : Prix Nebula, Hugo… Son cycle de Feys rencontre un vif succès, et qui plus est, mérité. Loin de la fantasy classique, Kristine Kathryn Rusch exploite une fantasy plus contemporaine dans laquelle deux peuples radicalement opposés s'affrontent.
Un début sanglant et sans pitié
Dans les deux tomes précédents, les Feys, guerriers pratiquant la magie noire, envahissent l'île bleue des Insulaires, peuple plutôt pacifiste, sous le commandement de Rugar, fils du roi Noir. Malheureusement, cette invasion se révèle être un véritable échec car l'ennemi semble détenir une redoutable arme : une eau bénite qui agit sur eux comme de l'acide. Le siège commence alors. Les Feys sont bloqués sur l'île et ne peuvent aller chercher du renfort tandis que les insulaires vivent sous la menace de la magie des Feys. Pour changer la situation, Gemme, fille de Rugar, propose de sceller une alliance avec les Insulaires en épousant Nicholas, fils du roi Alexandre.
Le troisième tome commence alors que Gemme et Nicholas viennent d'avoir un fils. Rugar ne supportant pas de voir sa fille s'allier avec les Insulaires, fait enlever son fils et le remplace par un golem. Personne ne remarque le subterfuge et tout le monde voit en cet enfant un signe de cette union contre nature. Le nouveau Rocaan, Mathias tente de convaincre Nicholas de répudier sa femme et renier son fils. Les choses se compliquent surtout lorsque le roi Alexandre est assassiné. Gemme devient alors, la Reine de l'île Bleue. Les complots, les projets diaboliques se mettent en place menaçant la fragilité de la paix.
Une suite dans la lignée…
Je sais, je me répète, mais Le Changelin reste dans la lignée des autres. L'histoire est excellente et bien écrite. Kristine Kathryn Rusch maîtrise extrêmement bien ce style de fantasy. Les rebondissements sont inattendus, surprenants et sans pitié : trahison au sein même des peuples, meurtres violents, magie… D'ailleurs, ce n'est pas sans rappeler le Cycle de Dune de Frank Herbert. Quant aux personnages, ils restent identiques à eux-mêmes : sournois, perfides, hypocrites et chacun pensant agir pour le bien de son peuple. Je vous rassure, je ne vais pas m'éterniser sur cette critique. Je n'ai qu'une seule chose à ajouter : très bonne lecture.