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La Nuit de l'Inca

Fabien Vehlmann (Scénariste), Walter (Coloriste), Frantz Duchazeau (Dessinateur)
Aux éditions :   -  Collection : 
Date de parution : 31/01/04  -  BD
ISBN : 9782205054453
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charlotte   - le 31/10/2017

La Nuit de l'Inca

Fabien Velhmann est le scénariste d’une bande dessinée qui a fait date à savoir Des Lendemains sans nuages avec Gazzotti et parue chez Le Lombard. Il prend ensuite ses quartiers chez Dargaud. Il est aux commandes de plusieurs séries dont Le Marquis d’Anaon avec Bonhomme et Green Manor avec Bodart ou encore Ian.
Franz Duchazeau fait rigoler les grands enfants que nous sommes avec sa série Igor et les Monstres, dans laquelle il parodie le célèbre Docteur Frankenstein : il s’emploie à créer des monstres aussi laids qu’inimitables. C’est dans un tout autre style qu’il dessine La Nuit de L’Inca.
Six mois seulement après la sortie du premier tome, les deux auteurs livre la fin de leur conte dépaysant et magnifique.

« C’est étrange, cette rencontre… un empereur et un berger.

Le soleil a disparu, situation tragique pour les Incas qui ne savent plus comment le vénérer pour de nouveau recevoir ses bienfaits. L’Inca, fils du soleil, décide de sacrifier tout ce qu’il y a de plus beau sur ses terres. Les villages sont pillés, bêtes et richesses sont emmenées vers la capitale. Malgré tous ces holocaustes, le soleil ne réapparaît pas. Maki, héros bien malgré lui, a été choisi par les Ancêtres afin de faire arrêter le massacre. Mais comment parvenir à parler à l’Inca lorsque l’on est un pauvre berger venu d’une province reculée ?

Nos chemins n’auraient jamais dû se croiser. »


Le deuxième volet du diptyque La Nuit de l’Inca termine dramatiquement le récit. Velhmann et Duchazeau, qui sont d’habitude plus légers dans leurs histoires, changent de registre et donnent une profondeur à leur narration qui nous étaient jusqu’ici inconnue. On comprend la décision de Dargaud de faire paraître ce récit dans la collection Poisson Pilote. Le dessin oscille entre le réalisme et le pittoresque, avec une description minutieuse par instant, et le merveilleux en faisant basculer volontairement le récit dans le conte.

On ne peut s’empêcher de se référer au Temple du Soleil d’Hergé par le sujet abordé mais le traitement en est différent. Là où Hergé usait de sa fameuse ligne claire dans un style hyper réaliste avec une profusion de détails (qui est spécifique à une certaine période de son œuvre), Duchazeau préfère un style plus minimaliste, sélectionnant les éléments qu’il souhaite mettre en avant et débarrassant ses cases de tout surplus inutile.

La portée s’universalise. Nous sommes dans un conte et de tout conte, c’est bien connu, il y a une leçon à tirer. Ici sans grandiloquence aucune, les auteurs rappellent que le courage ne se découvre que dans des situations extrêmes et que le petit est bien souvent celui qui se révèle le plus brave par rapport au puissant. Une autre leçon plus tragique est que la mort est nécessaire pour que renaisse la vie.

Tout en poésie et en finesse, les deux auteurs offrent une histoire sensible dans laquelle on passe du sourire, grâce aux réflexions de certains personnages, aux larmes grâce au destin de Maki, héros attachant et profondément humain.

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