Liraël

Liraël

C’est pour donner une suite à Sabriël que Garth Nix s’est consacré entièrement à l’écriture, délaissant ainsi le marketing et les relations publiques. En réalité, ce que J’ai Lu nous annonçait comme une trilogie est en définitive un roman indépendant : Sabriël dont la suite (qui se déroule quatorze ans après la fin des événements relatés dans le premier volume) est une histoire qui ne rentrait pas en un seul fort gros volume. C’est pourquoi – et aussi parce qu’en ce moment les trilogies sont à la mode – que Liraël et Abhorsën seront publiés séparément. Reste une incertitude quant au dernier tome sachant que la collection Millénaires tire ses dernières cartouches. Logique de groupe oblige, avec deux collections de grands formats qui ne vendent pas assez (une chez J’ai Lu, l’autre chez Flammarion avec Imagine), il y en a forcément une de trop. Bien sûr, on nous promet la publication de tous les cycle en cours… Et nombreux savent ce que valent ces promesses lorsque la logique de groupe s’en mêle.

Quatorze ans plus tard

La menace que l’on croyait disparue à tout jamais semble se rappeler à notre mauvais souvenir. Sabriël mariée depuis avec le roi Gwynplaïn, a eu deux enfants : un garçon, Sameth qui devra lui succéder dans sa fonction de nécromancienne et une fille, Ellimëre. Comme les incursions des zombies se multiplient, Sabriël ne cesse d’aller et venir au risque de s’épuiser à la tâche…

A des lieues du palais royal se trouve le Glacier des Clayr où vit une caste de voyantes. Liraël fait partie de cette élite mais n’a pas encore eut la révélation du Don malgré ses quatorze ans. Complexée, elle se retire dans un mutisme presque total. Cette dernière et le prince Sameth vont être malgré eux mêlés à un conflit qui les dépasse et qui risque, une fois n’est pas coutume, d’anéantir l’espèce humaine…

Une bonne suite… à suivre

Dans cette première partie qui finit sur une révélation d’importance, Garth Nix revient sur un univers qui avait pu séduire grâce à une certaine originalité. La trop grande simplicité et la linéarité du récit de Sabriël sont laissées de coté. Dans ce volume, l’auteur alterne l’histoire de Liraël et celle de Sameth tout en prenant plus de temps pour donner corps et âmes à ces deux personnages : leurs doutes, leurs peurs et leurs refus de la destiné les rendent plus attachant, plus vrais, que ne l’était Sabriël. Seul bémol, l’ensemble reste très gentil, édulcoré et donc enfantin. On est bien loin de la « fantasy horrifique » vendue en quatrième de couverture même si on sent en définitive une réelle montée en puissance. Bref, croisons les doigts pour que le dénouement soit bien publié un jour histoire de voir si « l’apothéose » sera au rendez-vous.