Nous ne méritons pas les chiens
Née à Bruxelles en 1945, Gudule (de son véritable nom Anne Duguël) écrit plus vite que son ombre. Elle a aujourd'hui dans sa bibliographie plus de 150 romans dans tous les domaines et dont les deux tiers sont à destination des enfants et des adolescents. En jeunesse, on citera pêle-mêle : L'adolescent de Minuit, Le métro c'est l'enfer ! et Les griffes de Papagarou tandis qu'en adulte nous ne saurions que trop vous conseiller Le corridor, La petite fille aux araignées et Petit théâtre de brouillard. Une belle production et surtout une belle productivité ! C'est donc sans surprise, qu'en mars, est apparu au rayon nouveautés : Nous ne méritons pas les chiens, une descente délirante dans l'univers d'une pensionnaire d'un hôpital psychiatrique.
Un tribunal un peu fou !
Cloîtrée dans sa chambre, Louise se réfugie dans son univers mental. Un univers où elle rejoue le procès de sa vie. Une existence fantasmée et fantasmagorique. Il y est d'abord question de la mort de sa chienne Mirza. Puis de ses relations avec sa voisine, un travesti qui se prostitue et qui enferme son fils dans un placard. Et enfin et surtout de sa vie, de son destin, du hasard et du bonheur. Tous seront appelés à s'exprimer à la barre sur cette étrange histoire. Sauf lorsque Louise devra revenir à la réalité de l'hôpital psychiatrique…
Une belle farce !
En 130 pages Gudule nous raconte un procès complètement déjanté et joyeux. Il y a de la couleur dans l'univers mental de Louise et dans cette existence totalement réinventée. La légèreté des choses côtoie le cruel et l'humour y est forcément noir. Résultat, on jubile devant cette histoire aux dialogues percutants et rythmés. Le récit est un vrai régal aux confins de la folie, là où tout est possible. Même si la dure réalité de l'hôpital n'est jamais loin. Et au final, si le fantastique n'est ici que le résultat de l'imaginaire de Louise, on vous recommande chaudement cette farce menée à un rythme d'enfer. Un excellent Gudule !