1968

1968

Avant d'être un film, une série de dessins animés, et une série de BD à laquelle ont participé Todd MacFarlane, Joseph Michael Straczynski ou B. M. Bendis, Spider-Man était une série déjà légendaire de comics créée par Stan Lee, Mr. Idées de chez Marvel. On trouve rassemblés dans ce volume de 1968 de l'intégrale les 12 épisodes de cette année (#56 à #67 de la première série Amazing Spider-Man), ainsi que le 5e Annual (Les Parents de Peter Parker !). Il contient une bonne (et raisonnablement courte) préface de Christian Grasse qui resitue l'année 1968 par rapport au reste de la production Marvel de l'époque, et offre également quelques éclaircissements sur les changements de dessinateurs. Les couvertures originales sont présentées en pleine page à la fin du volume.

Il s'en passe des choses...

On découvre Spider-Man en bien mauvaise posture : il a perdu la mémoire et travaille à présent pour le Dr. Octopus. Celui-ci prépare une opération de grande envergure, et si Spider-Man ne se remet pas de son amnésie, il sera coupable d'avoir participé à ses projets criminels. Sa fiancée, Gwendoline Stacy, et sa tante May sont inquiètes, car, bien sûr, Peter Parker a disparu...
Lord Plunder, ou plutôt Ka-Zar, roi de la jungle (déjà introduit dans X-Men #10) fait une visite d'affaire à New York. Une opportunité que ne peut pas laisser passer J.J. Jameson, dont la haine pour Spider-Man a cru de manière déraisonnable : par quelques mensonges judicieusement choisis, il lance Ka-Zar à la poursuite de l'homme-araignée toujours amnésique...
Ayant retrouvé la mémoire, Peter Parker est assailli de questions par la police qui pense qu'il a été retenu par Spider-Man. Mais le plus brillant de ses interlocuteurs est sans conteste George Stacy, le père de Gwen, capitaine de police retraité. Pendant ce temps, Mary Jane, toujours aussi évaporée, prépare un numéro de danse à la boîte A-Go-Go. Elle ne sait pas que certains criminels l'ont intégrée dans leurs plans...
Peter a réussi à déjouer les plans des malfaiteurs. Mais en cours de route, il s'est aliéné Gwen et son père. Et Tante May est de plus en plus fragile, supportant mal les absences de son neveu...
Medusalith (que le lecteur avait pu rencontrer dans Les Quatre Fantastiques), interprète royale d'Attilan, vient visiter New York pour voir si les Inhumains peuvent entrer en contact avec l'humanité, ou si la méfiance est encore de mise. Malheureusement, son chemin croise celui d'un directeur publicitaire...
Le bandit ailé connu sous le nom de Vautour n'est pas mort. Il est même de retour. Et il veut se venger de celui qui a usurpé son nom, ainsi que de celui qui a causé sa chute : Spider-Man. Et pendant ce temps, Peter et Gwendoline souffrent chacun de leur côté...
Dans son combat contre le Vautour, Spider-Man a été assommé et capturé. Il est emmené en prison, mais heureusement Mr Stacy est là pour protéger ses droits. Comment va-t-il s'en tirer ?
Mysterio s'est évadé. Et il n'est pas content... L'objet de son courroux : l'homme-araignée en personne. Il va devoir souffrir avant de mourir...
Peter Parker découvre que sa tante ne lui a pas dit toute la vérité sur ses parents. Ils sont bien morts dans un accident d'avion, mais ils avaient été accusés de trahison. C'est un jeune homme bouleversé qui se rend en Algérie enquêter sur ces événements...

Rien de tel que l'original

L'homme-araignée affronte ici toute une floppée de malfaiteurs et autres visiteurs, tels l'homme-vautour, le Caïd, Dr. Octopus, Ka-Zar et son tigre à dents de sabres (qui fait nettement penser à Ozymandias de Moore), Médusa ou Crâne Rouge (pas Johann Shmidt, l'original de Tales of suspense, mais le chef de réseau d'espionnage qui s'est fait passer pour lui).
Les épisodes s'enchaînent sans que l'action ne ralentisse une seule seconde : après tout, c'est le format magazine d'origine qui veut ça. Il faut que le lecteur soit accroché pour acheter la suite. Mais Stan Lee et ses dessinateurs parviennent à créer un ensemble de petites histoires pleines de rebondissements, raccrochées en une longue intrigue cohérente, la vie de Peter Parker. Dans ces épisodes, Gwendolyne prend une importance de plus en plus grande que ce soit dans le dessin ou dans les pensées du jeune Peter, et les deux passent beaucoup de temps à roucouler et à se tourner autour, au grand dam de Mary Jane. Le dessin suit le " standard " qui avait été établi par John Romita Sr. qui, s'il ne réalise pas tous les dessins, suit encore l'affaire de très près. Quand à la traduction française, he bien... On retrouve le langage " jeune " (avec un oubli systématique des négations), l'humour parfois un peu facile... Mais tout cela fait maintenant partie du phénomène (à moins de se procurer la version américaine). Il y a eu d'autres scénaristes mémorables depuis (je m'excuse auprès des puristes), mais la scénarisation de Stan Lee reste celle qui a fait de la série ce qu'elle est devenue. Pour tous les amateurs de l'araignée qui n'ont pas pu se faire une collection avec les magazines originaux, cette intégrale est un must. Pour ceux qui connaissent les aventures de Peter Parker uniquement via le film ou les dessins animés, c'est une occasion de découvrir les sources dans un album relativement représentatif de la grande époque.