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Basilica

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Date de parution : 31/03/04  -  Livre
ISBN : 2290330604
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Laure   - le 20/09/2018

Basilica

Écrit en 1992, Terre des origines est un cycle achevé (ce qui est rare chez Orson Scott Card) de cinq tomes dont Basilica est le premier volume. Adepte des sagas (Le cycle d'Ender et Les Chroniques d'Alvin le Faiseur) qui tracent la vie d'un être au destin exceptionnel, Orson Scott Card nous fait découvrir son nouveau personnage, le jeune Nafai. Celui-ci, tout au long du cycle, vivra une quête initiatique, une quête qui lui permettra de passer de l'état d'adolescent à celui d'adulte.

Vision et apocalypse

La folie des hommes à détruit la Terre. Quelques humains en ont réchappé et se sont installés sur la planète Harmonie. Pour éviter que l'histoire se répète, ils ont créé Surâme, une intelligence artificielle placée en orbite autour de la planète. Depuis des millions d'années, cette intelligence protège le bien-être d'Harmonie et veille à ce que les hommes ne découvrent pas la roue. Ainsi, elle veut empêcher ce premier pas vers la technologie et par conséquent, vers l'auto-destruction habituelle de l'espèce humaine.

Située sur Harmonie, Basilica est une ville régie par les femmes qui vénèrent Surâme comme une déesse. Mais l'intelligence artificielle se fait vieille. Elle ne contrôle plus les choses comme elle le voudrait et l'Homme menace de retomber dans sa folie guerrière. Elle a besoin de l'aide d'humains et son choix semble se porter sur Volemak et ses fils. Elle décide d'envoyer la vision de Basilica ravagée par les flammes à cet homme intègre qu'est Volemak. Mais dans Basilica, les tensions politiques augmentent entre les différentes factions. Nafai, le benjamin de Volemak, s'efforce d'aider son père, mais Surâme a d'autres ambitions pour lui...

Scepticisme

Ce premier tome présente un nouveau cycle qui semble suivre le même schéma que les deux autres (Le cycle d'Ender et Les Chroniques d'Alvin le Faiseur): voyage initiatique d'un gamin surdoué. Celui-ci subira plusieurs épreuves qui vont faire de lui un homme, un adulte intègre luttant pour la juste cause. En tout cas c'est ce que laisse présager ce premier tome.

Dans Basilica, Orson Scott Card pose le décor. Il a choisi un univers relativement désertique aux influences arabes. Il y associe une évolution technologique particulière, puisque n'ayant pas subi l'ascendance de la découverte de la roue. Le mélange des deux donne un décor plutôt singulier et intéressant. Quant à ses personnages, ils restent dans la lignée de ceux des autres cycles. Ici, tel Ender ou Alvin, Nafai est un héros intelligent, sensible et différent des autres. C'est aussi un gamin naïf, maladroit et rebelle. Sa langue un peu trop acerbe lui cause beaucoup d'ennuis.

Par ailleurs, tout le long de ce roman, on ressent une forte influence de la religion: les baptêmes dans l'eau, Surâme, déesse et voix du désert, Volemak qui devient une sorte de prophète, porteur de la parole de dieu, Nafai, qui est l'élu chagé de récupèrer les tables (l'ordinateur) et de conduire quelques bienheureux vers un autre monde. Les allusions bibliques sont donc très nombreuses.

Malgré de bonnes idées, on ne peut s'empêcher de voir se profiler de nombreux défauts et aberrations. L'auteur a choisi d'imaginer un monde où avancée technologique et vie médiévale cohabitent. Certes, mais là où cela dérange, c'est dans l'idée d'une avancée sans la roue. La roue est un principe qui est intégré dans quasiment toutes les choses qui nous entourent, alors évoluer technologiquement sans ce concept, cela reste extrêmement difficile à imaginer. Cela signifie qu'ils ne connaissent pas le treuil, le moulin, la poulie... Soit, suggérons quand même que cela puisse être le cas, reste une question: pourquoi se déplacer à chameau, alors que les hommes savent construire des machines qui lévitent (cf. fauteuil d'Issib)?

J'avoue, ce premier tome a de quoi laisser sceptique quant à la suite du cycle.

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