La Passerelle
Grand amateur du genre fantastique et critique de films, Christopher Golden a reçu un prix Bram Stoker pour son livre sur le cinéma fantastique. Il est également l'auteur de nombreux livres dérivés de films et séries (Buffy contre les vampires ou Star Wars), mais aussi de comics (Hell Boy ou Wolverine). Après La Saga des ombres, une trilogie vampirique, et Le Passeur, Christopher Golden revient avec La Passerelle (dont le titre aurait mérité de ne pas être traduit), un roman fantastique à la limite de la fantasy.
Strangewood, un univers fantastique
Thomas J. Randall est devenu un auteur à succès de contes pour la jeunesse grâce à Strangewood, un univers fantastique qu'il a créé enfant. Ce monde est peuplé d'étranges personnages, un mélange de féerie et de mythologie. Depuis quelques jours, son fils Nathan de cinq ans a un comportement bizarre. Il parle tout seul, dit être suivi par des êtres imaginaires et a des moments d'absence. Thomas ne s'en inquiète pas jusqu'au jour où Nathan est hospitalisé dans un état catatonique. Le jeune écrivain va vite découvrir que son fils est prisonnier d'un monde imaginaire, un monde qui n'est autre que celui de Strangewood.
À la lisière de l'imaginaire et du réel
Avec Strangewood, Christopher Golden propose à ses lecteurs un roman plutôt inhabituel de sa part. L'auteur a mis au placard les vampires et autres super-héros pour nous transporter à la frontière entre deux mondes : celui de notre réalité et un autre imaginaire, un royaume de fantasy peuplé d'étranges créatures. Avec un style rythmé, l'auteur donne vie à son univers imaginaire, aussi bizarre soit-il, et celui-ci devient aussi réel que la réalité. Un monde étrange et merveilleux qui, au fil des pages, devient inquiétant, puis dangereux. Tel Clive Barker ou Jonathan Carroll, Christopher Golden navigue entre les deux mondes et joue à la lisière de l'imaginaire et du réel. Ainsi, les personnages fantastiques empiètent sur notre réalité et le héros et son fils se retrouvent projetés dans un univers chimérique.
Contrairement à ses autres romans, Christopher Golden entraîne donc le lecteur dans un suspens psychologique. Dedans, il y développe différents thèmes : les relations père/fils (l'enfant qui fait revivre son père dans ses rêves, l'image du père autoritaire et bon à la fois sous les traits d'un général en beurre de cacahouète, le père prêt à se sacrifier pour sauver son fils...), la barrière entre l'enfant et l'adulte, le conte... Strangewood rappelle l'enfance, notre enfance, et touche ainsi, un point sensible. À découvrir.