Les Croisés du Cosmos

Les Croisés du Cosmos

Poul Anderson est connu pour ses romans de S.-F., tels La Patrouille du Temps, Agent de l'Empire Terrien, Le Barde du Futur, mais aussi de Fantasy (Trois Cœurs, Trois Lions, Le Dernier Chant des Sirènes). Il a même écrit des adaptations de sagas nordiques (La Saga de Hrolf Kraki). Les Croisés du Cosmos est un hybride, un cross-over, un étrange croisement entre un roman vaguement historique et un récit de S.-F.

1345

Il s'en passe de belles dans le nord du Lincolnshire. Sir Roger de Tourneville s'apprête paisiblement à partir en guerre contre les français avec Edourd III, lorsqu'un grand vaisseau argenté se pose dans un champs, près du petit village d'Ansby. Les petits hommes bleus sont bien mal élevés. Et ils n'ont pas l'air de comprendre que de s'attaquer sans provocation à des sauvages qui ne sont armés de rien de plus dangereux que des arcs anglais n'est pas une bonne idée. Pas une bonne idée du tout. Avant qu'ils ne comprennent ce qui leur arrive, ils sont décimés, et un nobliau anglais dynamique et toujours plein d'idées est à la tête d'un vaisseau spatial lourdement armé. Mais les Wergorix ont tout de même de la ressource : le seul survivant détourne le vaisseau. Au lieu de les emmener sur le site des combats en France, il emporte les Anglais parmi les étoiles. Quelle chance ont des guerriers en armure contre les armes sophistiquées des extra-terrestres ? Eh ben, c'est à dire que... En fait...

Une histoire délirante

Poul Anderson joue sur le mélange des genres. Un brave moine qui interprète et raconte comme il peut cette aventure décidément extraordinaire, un campement reconstitué avec femmes, enfants, chevaux et volailles, dans les coursives d'un vaisseau spatial, et une vie quotidienne qui se reconstitue tant bien que mal, les problèmes pratiques bousculant les problèmes religieux. Les chevaliers anglais viennent à bout de n'importe quoi avec de la chance, un peu de culot et pas mal d'inconscience. La vraisemblance de l'histoire est sacrifiée, mais c'est au profit de la dérision. Le style très simple du récit du moine et le décalage entre les héros et leur nouveau milieu tissent une aventure-farce aux multiples rebondissements. Poul Anderson arrive à tenir le rythme jusqu'aux dernières phrases, et le coup de théâtre final clôt en beauté le récit dans le même ton. Il ne s'agit pas d'un chef-d'œuvre, mais on ne peut pas nier que ce soit une lecture très agréable. A recommander également aux jeunes lecteurs, il n'y a pas de raison pour que les adultes soient les seuls à s'amuser...