Le Croquemitaine

Le Croquemitaine

Lebeault a déjà illustré Félix contre le nuage qui changeait tout et cinq albums de la série Horologiom (éditions Delcourt). Filippi est l’auteur d’une vingtaine de scénarii B.D. (Delcourt, Humanoïdes Associés, Le Cycliste), dont la série Orull, le souffleur de nuages, chez Delcourt également.

Une ville policée

Trois jeunes, orphelins et fugueurs, William, Benjamin et la petite Clotilde, errent sur les routes. Poussés par la faim, ils s’arrêtent dans une ville pour pouvoir mendier de quoi se nourrir et éventuellement soigner Clotilde, épuisée et malade. A Mensfield, les habitants se comportent de façon exacerbée : découvrant un larcin que les enfants ont été obligés de faire, puisqu’on les a empêchés de mendier, ils les poursuivent et lâchent les chiens. Clotilde, trop faible, meurt de fatigue et de manque de soins. Son frère Benjamin décide de se venger… Il découvre rapidement que l’étrange ville est régentée par la peur : le croquemitaine, personnage nocturne, vient réclamer chaque nuit une dîme dont le refus conduit inévitablement à la mort.

A suivre…

Effectivement, ce conte en deux tomes fait naître un sentiment de fébrilité, une fois la dernière page parcourue. Le souffle donné au scénario (très dense et soudain très lent) le garde en alerte. Filippi semble avoir acquis le principe même du suspens : multitude de pistes mises en place dans l’introduction, longueur évidente d’un début de réponse. De plus, le contexte familier (l’histoire n’est pas sans rappeler Jimmy chez Dupuis ou les romans de Dickens) décrivant la misère et le rejet, permet au lecteur de se projeter dans les événements avec une double vue déroutante. Il ne cesse alors de jongler avec ses idées reçues sur le conte et la maîtrise évidente de l’auteur qui semble tout mettre en place pour provoquer l’étonnement final. On attend le second et dernier tome de ce conte déroutant avec impatience…