Une Chaleur venue d'ailleurs
Est-ce bien nécessaire de présenter Michael Moorcock ? Le papa d'Elric le nécromancien, créateur du multivers et de toutes les incarnations du champion éternel, est un pilier incontournable de la littérature de l'imaginaire. Bien qu'il ait écrit pour des raisons alimentaires, il a quand même participé à la reconnaissance de la fantasy auprès du grand public. Auteur de renom, il prouve avec Mother London ou Gloriana qu'il maîtrise très bien sa plume et qu'il n'écrit pas que de l'Heroic Fantasy. Avec le cycle des Danseurs de la fin des temps, il prouve une fois de plus que les univers baroques et décalés ne lui font pas peur.
Un amour intemporel
L'univers à la fin des temps. Pour Jherek Carnelian, un des derniers humains immortels et sûrement le dernier né, tout n'est que jeu et divertissement. Sa mère, l'orchidée de fer avec qui, de temps en temps, il a des relations amoureuses, le distrait et l'accompagne dans ses pérégrinations et ses découvertes. La dernière étant celle de la vertu. Passionné par l'époque victorienne, il est séduit par la belle Amélia Underwood. Il décide donc d'en tomber amoureux pour la séduire et apprendre ce qu'est l'amour. Il va même retourner à son époque pour pouvoir la retrouver.
décalé, déjanté et décadent…
Voici un univers complètement décalé, déjanté et décadent. Les Danseurs de la fin des temps ont tout ce qu'ils désirent et ne savent plus quoi inventer pour se faire plaisir ; il n'y a plus de tabou et plus rien ne les choque. Désabusés et désenchantés, ils recherchent tout et n'importe quoi pour se sentir vivants. Alors quand Jherek débarque à Londres au XIXeme siècle et qu'il ne comprend pas que sa vie est en jeu et qu'il risque de mourir, le lecteur prend un certain plaisir à percevoir le décalage de la situation.
Moorcock veut peut-être nous faire prendre conscience, au travers de cette saga, ce vers quoi nous nous dirigeons si nous continuons à nous comporter avec tant d'insouciance. Il faut se rappeler qu'elle a été écrite dans les années 70.