La Grande Anthologie de la Fantasy
Marc Duveau, critique et anthologiste, réunit chez Omnibus les textes sortis chez Pocket en 1982. Ils étaient à l'origine agencés en quatre tomes : Le Manoir des Roses, La Citadelle Ecarlate, Le Monde des Chimères et La Cathédrale de Sang, auxquels s'ajoutent, dans la présente édition, La Dame des Crânes et quelques textes supplémentaires.
Polémique autour d'un choix ?
Comment compiler des textes de fantasy ? Doit-on piocher dans le succès de librairie, le classique éprouvé, le jeune auteur ? A qui doit-on faire confiance pour qu'un texte mérite de figurer dans les " incontournables " ? Aux directeurs littéraires, contraints à la fois de produire du rendement et de la qualité ? Aux lecteurs à qui il suffit parfois d'un bandeau " Chef d'œuvre " pour qu'ils se jettent sur un livre ? Aux critiques, lien entre ces deux derniers et pris par toutes les influences ?
Le choix semble difficile, pour nous guider au travers du siècle de la fantasy…
On nous apprend depuis toujours que seul le temps juge les œuvres ; que seules les meilleures y survivent.
En résumé, pourquoi n'y a-t-il pas de textes ou d'auteurs récents, me direz-vous ? Parce que sinon, ça s'appellerait " le meilleur de la SF 2000 " et ce serait publié chez Le Bélial. Parce que les autres, le temps les étudie encore…
Dans cette anthologie, il n'y a que des classiques. On y trouve même de la légende vivante. Fou, non ? Jugez par vous-même : Lord Dunsany, Jack Vance, Ursula Le Guin, Michael Moorcock, Robert E. Howard, George R.R. Martin, Tanith Lee…
Les auteurs des textes compilés de Marc Duveau ont survécu au temps, même si ici, les décennies tiennent lieu de siècles. (On a remarqué assez vite qu'en Fantasy, il suffit parfois d'une réédition et d'environ vingt ans pour qu'un livre tombe dans la catégorie des immanquables).
Juste du bonheur !
Il y a un plaisir évident à posséder une telle antho. De courts poèmes en longues nouvelles, et inversement, d'adorateurs de Conan en maîtres-fées, les textes choisis sont pratiquement tous de bons textes, voire souvent des grands…
C'est donc un véritable plaisir, un délicieux moment, d'ouvrir soir après soir l'antho de Marc Duveau en se demandant ce qu'on va y piocher, selon le goût du moment, conscient de la diversité des nouvelles et des courants littéraires réunis.
Entre deux sagas, elle peut même vous sauver l'envie.