Pour la plupart d'entre nous, le nom de Tanith Lee évoque immanquablement le cycle du Dit de la Terre Plate, une vaste saga en cinq tomes publiée chez Pocket et écrite à la fin des années 70 et dans les années 80. Surnommée la Schéhérazade de la SF par Le science-fictionnaire de Stan Barets (un dictionnaire des auteurs de SF chez Denoël), cette britannique née en 1947 s'est fait connaître par ses récits oscillant entre fantasy, science-fiction et fantastique. Un vaste mélange dont on trouve des traces dans Le Dit de la Terre Plate et dans La Saga d'Uasti. Véritable mitraillette de la littérature, Tanith Lee a publié au total près de 70 romans et 200 nouvelles ! Quelque peu délaissé par les éditeurs français ces dernières années, les éditions de l'Oxymore nous font découvrir son côté fantastique au fil de ses nouvelles parsemées dans différentes anthologies, au point de lui consacrer un recueil.
Des vampies à toutes les époques
Ecrit avec du sang est composé d'une dizaine de nouvelles sur un des thèmes de prédilection de Tanith Lee : Les vampires. Séparé entre trois parties, les amateurs découvriront tout le talent de l'auteur. Ses vampires sont multiples, parfois séduisant, parfois inquiétant, souvent les deux. Elle sait à merveille jongler avec les drames humains et les ambiances prenantes à toutes les époques. Parce que Tanith Lee joue véritablement avec le mythe du vampire. Que ce soit pour revisiter certains contes de fées (Rouge comme le sang), ou pour situer son action en plein cœur de l'antiquité (Il Bacio, Il Chiave) ou bien encore dans notre monde ou sa vision du vampire moderne est saisissante. Ses vampires sont parfois de véritables monstres buveurs de sang comme on les représente habituellement (L'amant Vampire), mais également des êtres désespérés (Fleurs Hivernales), parfois troublants (Miroir, Miroir) ou sympathiques. A lire à ce propos deux des meilleures nouvelles de ce recueil : Nunc Dimittis et la quête du serviteur d'une vampire pour se trouver un remplaçant, lui-même étant à l'orée de sa mort, et La Vampiresse dans laquelle un journaliste interview une vielle actrice qui se dit appartenir au peuple des vampires.
Un bon recueil aux ambiances captivantes
On l'aura compris, les visages du vampire sont ici multiples. Tanith Lee explore le mythe de fond en comble et ne se contente pas d'une seule représentation. Elle ne se limite pas aux seuls modèles de Bram Stocker et d'Anne Rice. Outre son imagination, on appréciera particulièrement sa manière de mettre en scène ses histoires. Certaines sont tout simplement captivantes. Bref, voici un très bon recueil sur les vampires d'une grande dame des littératures de l'imaginaire.