La Fin de tous les chants

La Fin de tous les chants

Moorcock… créateur d'un univers, je dirais même plus, d'un Multivers. On aime ou on n'aime pas. Il n'y a pas de juste milieu. A la fois maître à penser et écrivain alimentaire (certains de ses cycles ont été écrits en quelques semaines du fond de son lit pour payer ses factures). Son cycle Les Danseurs de la fin des temps se situe sur notre planète dans un futur très lointain. Les hommes y sont devenus des demi-dieux capables de changer d'aspect selon leurs envies... La Fin de tous les chants en est le troisième tome...

Recyclons le temps pour mieux survivre

Tels Adam et Eve, Jherek et Amelia se retrouvent pour un court moment à l'aube des temps, au paléozoïque. Malgré les nouvelles aventures qui se dessinent, Jherek est heureux : il est avec Amelia qui lui a enfin déclaré son amour. Et ses amis, sa mère et surtout Lord Jagged des Canaries sont tous là. Et cerise sur le gâteau, ce dernier a peut être trouvé un moyen de les sauver en recyclant le temps. Une course contre la montre s'engage alors pour la survie de ces derniers vestiges de la race humaine. Parallèlement, Jherek continue toujours sa quête de son humanité qu'il redécouvre peu à peu en compagnie de sa bien-aimée.

Quand l'humour et la métaphysique se rencontrent !

Voici le dernier pas de danse magistralement orchestré par le créateur d'Elric le Nécromancien. Chaque personnage est véritablement attachant et Jherek Carnelian, nouvel avatar du champion éternel n'en ressort que plus majestueux. Michael Moorcock a eu la bonne idée d'intégrer d'autres personnages clés de ce Multivers comme Oswald Bastable ou encore Una Persson. Il accrédite ainsi sa théorie du Multivers et renvoie le lecteur à ses autres écrits pour revivre certains événements de son récit (notamment la conjonction des millions de sphères dans La Cité des étoiles d'automnes).

Tout comme dans les précédents tomes, l'innocence de Jherek face aux événements en cours est touchante. Il agit sans arrière pensée. La nouveauté dans cette Fin de tous les chants, c'est l'introduction de la métaphysique dans les discussions entre les protagonistes ; surtout entre Amelia Underwood et Lord Jagged.

Qu'est ce qui est réel et qu'est ce qui ne l'est pas ? A partir du moment où on la sent, on la voit et on la touche, peut-on dire qu'une chose est réelle ? Voici un thème souvent abordé dans la science fiction et dans la philosophie. Moorcock n'apporte rien de nouveau mais traite le sujet avec beaucoup d'humour. L'absurdité de certaines situations fait toujours autant sourire. Voici une trilogie qui se détache de la bibliographie de Moorcock et de l'univers qu'il a créé au fil de ses romans.