La Fédération de l'Amas
Michel Rigaud, sous le pseudonyme de P.-J. Hérault, a à son actif un nombre impressionnant de romans publiés entre 1975 et 1996 dans la défunte série « Anticipation » de Fleuve Noir : Le Rescapé de la Terre, 37 minutes pour survivre, la trilogie mettant en scène Gurvan ou Le Chineur de l'Espace, pour n'en citer que quelques-uns... Il continue de publier, puisque La Fédération de l'Amas est de cette année, et un nouveau roman, Les Clones Déviants, est prévu pour septembre 2005. Cette édition de La Fédération de l'Amas n'est pas affectée par l'erreur qui a privé la précédente de deux chapitres (et en a peut-être fait un collector, par là même, mais ça gêne un peu la lecture).
Fallait pas les chercher...
Le capitaine Ael et son inséparable sergent-major Michelli ont non seulement survécu à la guerre Altaïr-Procyon, mais ils ont également réussi à se recaser ensuite. Seulement, lors d'une livraison sur une petite planète des Confins, les choses tournent mal : ils réchappent de justesse d'une altercation avec les autochtones. Et ils doivent filer, accompagnés d'une jeune femme, ex-militaire elle aussi, mais qui a fait la guerre dans le camp adverse. Et ils vont découvrir que leurs gouvernements les ont désignés comme boucs émissaires auprès de la population... Le genre de chose qui passe très mal auprès de gens qui ont risqué leur vie pour défendre civils et patrie...
Une indigestion ?
On retrouve tous les éléments d'un roman d'anticipation à l'ancienne (bon, je veux dire à la Perry Rhodan), avec héros sans peur et pratiquement sans reproches mais pas forcément d'une profondeur extraordinaire, un chouilla de militarisme (ah, l'armée, cette grande famille incomprise des civils), des planètes inconnues mais forcément habitables, une bonne dose d'action, et quelques idées intéressantes. Et c'est justement là que le bât blesse : des idées intéressantes, il y en a. Pas mal. Mais plusieurs auraient mérité leur propre roman, car leur accumulation (qui commence à se faire sentir vers la moitié du roman) nuit nettement au déroulement du récit. On se prend à penser que c'est trop facile, que les héros tournent vraiment trop aux super-héros, alors avec de l'aide du ciel en plus... Un roman qui se lit sans déplaisir, mais qui donne un peu l'impression d'avoir tiré à côté du but.
Si vous aimez le genre, allez voir sur le site de la maison d'édition Rivière Blanche. Il est très bien fait ( http://www.riviereblanche.com/ ), propose de nombreux premiers chapitres de romans, dont d'autres de P.-J. Hérault. Avis aux amateurs...