Voici l’adaptation graphique d’un roman de P.J Herault (1934-2020) paru dans la défunte collection « anticipation » du Fleuve Noir en 1987 et qui avait remporté un certain succès avant d'être réédité aux éditions Critic en 2012. C’est le scénariste Mathieu Mariolle, connu pour son travail sur De sang froid chez Delcourt et Le dernier secret d’Hitler chez les humanoïdes associés, et la dessinatrice Livia Pastore qui s’y collent. Pour quel résultat ?
Conçu pour la guerre ?
Voici l’histoire de Gurvan, conçu génétiquement pour devenir pilote d’intercepteur pour la coalition terrienne. Il grandit sur un Matérédu (une planète éducative), a des amis, apprend à piloter, est très doué… mais est incapable de tirer pour tuer. Il incorpore cependant la flotte et se distingue par ses dons et sa bravoure… Sans abattre un ennemi. Il finit cependant par en capturer un sur un asteroïde. Ou plutôt une : elle s’appelle Hicks et est humaine comme lui. Petit à petit, Gurvan en apprend sur cette guerre entre humains pour la possession de planètes propices à l’épanouissement de l’humanité. Ira-t-il jusqu’à trahir la coalition ? Lorsque celle-ci se prépare à sacrifier la Matérédu, Gurvan vacille définitivement.
Un space opera de qualité
Gurvan, comme bande dessinée, est un produit bien fait. Le dessin, déjà, s’avère remarquable, ainsi que la mise en couleurs. L’histoire est ancrée dans ce qu’on appelait autrefois l’âge d’or de la SF, avec quelques inflexions : jusqu’où un militaire peut-il aller ? Peut-on remettre en cause le bourrage de crâne (car il s’agit de cela) ? Le résultat est en tout cas pertinent.
Sylvain Bonnet