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La Croisée des Vents

Manuel Bichebois (Scénariste), Didier Poli (Dessinateur, Coloriste)
Aux éditions : 
Date de parution : 31/01/05  -  BD
ISBN : 9782731616347
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charlotte   - le 27/09/2018

La Croisée des Vents

Manuel Bichebois, grenoblois d’origine, vit aujourd’hui à Paris. Après une Maîtrise de biologie, il change radicalement de voie en entrant dans une école de design dans le but d’intégrer le monde du jeu vidéo. Il entre d’ailleurs en 1997 à Kalisto Entertainment pour qui il travaille comme graphiste et scénariste jusqu’en 2002. Depuis, il s’est mis à son compte et écrit des scénarios de jeux de rôles pour Rackham, en plus bien sûr de la série L’Enfant de l’Orage. Il a en outre, écrit et réalisé un court-métrage, « Bonne nuit mon amour ». Didier Poli est diplômé de l’Ecole Emile Cohl et du CFT Gobelins (section dessin animé). Il débute tout naturellement par l’animation et a travaillé notamment pour Disney sur Tarzan et Kuzco et pour Dupuis animation (Papyrus). Il poursuit chez Kalisto Entertainment où il est directeur artistique et chez Rackham, où il rencontre Bichebois. Leur première bande dessinée paraît en novembre 2003. Il remporte en 2004, le prix « Sanglier de bronze » au festival BD de Nîme qui récompense le meilleur jeune talent.

Suite des aventures de Laïth, jeune héros au don tant convoité

Laïth n’est pas un enfant comme les autres, sa mère est morte foudroyée avant d’accoucher de lui et trois pierres couleur rouge sang se trouvaient près d’elle. Il a comme don de pouvoir grâce à la force des éclairs tuer ou redonner vie aux êtres, un pouvoir qu’il ne comprend pas et ne maîtrise pas. C’est pour cela qu’il ne peut ressusciter les gens de son village, massacrés par les soldats du ministre Alghärd lancé à ses trousses. Laïth, qui est parvenu à s’enfuir revient sur les lieux du drame, dans lequel ont péri son père et sa mère adoptifs. Il découvre des traces qui réveillent un espoir en lui : ses amis ont été enlevés. Ils se lancent alors à leur recherche. Pendant ce temps, le roi à Medillum est prévenu, par le magister Fïnrhas, du crime de guerre qu’a perpétré Alghärd. Laïth va se retrouver mêlé à une guerre qui n’est pas la sienne et dont il va pourtant devenir le point culminant.

Une bande dessinée à découvrir sans retenue

Ce deuxième tome confirme tout le bien que l’on pensait des auteurs après avoir lu le premier. Bichebois a peaufiné son scénario pour nous surprendre, plus par les réactions des personnages que par l’histoire en elle-même. Les décors sont très travaillés et nous font passer d’un milieu à l’autre sans rupture abrupte. Nous découvrons d’ailleurs deux Etats qui s’affrontent, le premier, le royaume d’Onfidhen, est tout droit sorti d’un récit de fantasy alors que la République de Frätt lorgne du côté du steampunk. Deux univers qui se côtoient avec plus de bonheur que dans le tome 1. Ainsi, plutôt que de se cantonner à un décor classique de fantasy, les auteurs en injectant des éléments steampunk évitent les poncifs et renouvellent agréablement le genre. On sent dans le dessin de Poli une influence certaine de Claire Wendling, mais également un hommage conscient ou non à Guarnido, un exemple : le morse de la planche 17 ne dépareillerait pas dans Blacksad. Bichebois, quant à lui, évite tout manichéisme. On ne peut se faire une idée précise de certains personnages, comme le roi, qui même s’il a dans un sens raison, venge cruellement les gens du village, ou comme le docteur qui a ses propres souffrances. Finalement, les seuls êtres purs semblent être les enfants et le jeune apothicaire rencontré dans le tome 1 qui part seul, atterré par ce qu’il a découvert.

Sans apitoiements inutiles, les auteurs nous content les tragiques mésaventures de Laïth, par deux fois orphelin et doté d’un pouvoir qu’il n’a jamais voulu et qu’il ne sait maîtriser. A la fois quête identitaire, récit initiatique où le passage à l’âge adulte se fait dans la douleur et récit d’aventure, L’Enfant de l’Orage est une vraie bonne surprise.

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