Les Tribulations d'un Mage en Aurient

Les Tribulations d'un Mage en Aurient

Les tribulations d’un mage en Aurient nous entraînent très, très loin du cadre habituel (s’il y en a un…) des aventuriers de Terry Pratchett. Cette fois, il s’est inspiré de la Chine ancienne et de son cortège de clichés, de la grande muraille à l’Armée de terre cuite en passant par l’impassibilité de ses habitants. Sauf qu’ici, la grande muraille entoure complètement le pays pour empêcher les invasions barbares dans un sens et la fuite des habitants dans l’autre. Sauf qu’ici les armes sont interdites et les révolutionnaires de l’armée rouge se battent à grands coups de proverbes subversifs… Sauf qu’ici l’or coule à flot et ne vaut pas plus qu’un morceau de cuivre chez nous.

La seule chose qui ne soit pas une spécificité chinoise, c’est la personnalité fourbe du grand vizir. Rêvant de remplacer l’empereur vieillissant, quitte à l’aider à mourir, un des Seigneurs a une autre lubie : il rêve de la ville dégénérée d’Ank Morkpok. Pour satisfaire ses deux envies, il envoie un drôle de message à l’université Invisible. Il souhaite avoir un grand mage en tant qu’ambassadeur à ses côtés. Mais 10 000 kilomètres, c’est loin et personne n’a envie de se mouiller à l’université. Tous les regards se tournent alors vers le seul recours qui reste : Rincevent !

Notre héros fait donc son retour en force. Oh, c’est bien involontaire puisqu’après ses dernières aventures, il rêvait plutôt d’île perdue et d’une vie vraiment monotone ! Malheureusement pour lui, il n’a pas le choix. C’est ça ou la pendaison… Mais cette fois, il a presque de la chance dans son malheur. Arrivé sur place, il retrouvera Cohen le barbare venu avec une équipe de héros vieillissants pour faire le casse du siècle. Deuxième surprise, Deuxfleur, le sympathique touriste naïf de la Huitième couleur sera là aussi. Voilà qui rappellera des souvenirs à certains…

Un début plus que poussif…

Les Tribulations d’un mage en Aurient est une nouvelle fois à la hauteur de ce que l’on peut attendre d’un Terry Pratchett en pleine forme. Après un début vraiment long et poussif, l’intrigue prend son envol en mitonnant aux lecteurs de nombreuses surprises. Le groupe de vieillards entourant Cohen le Barbare est tout simplement hilarant. Quant à Rincevent, il acquiert une certaine stature. Chose rarissime, il apprend à dire non et se met même en… colère ! Et pour couronner le tout, il est presque héroïque.

Si les volumes précédents ne vous ont pas lassé de l’humour de Terry Pratchett (un peu répétitif à force, avouons-le) et de sa petite tendance à se montrer bavard, Les Tribulations d’un Mage en Aurient vous ravira. Ce livre reste de très bonne facture. On s’y amuse vraiment. C’est le principal.