Pouvoir

Pouvoir

John Farris (qui écrit également sous le pseudonyme de Steve Brackeen) est un vieux routier de l'écriture, et une véritable légende du thriller mâtiné d'horreur/paranormal aux USA : 31 romans depuis 1956, sans compter ceux faisant partie de séries (Harrison High, cinq romans entre 1959 et 1973, le Cycle des Pouvoirs, trois romans entre 1976 et 2003, et World Disasters, de la non-fiction discutant de catastrophes à grande échelle replacées dans leurs contextes scientifique, historique et politique, 1989 et 1990), pour lesquelles il compte de très nombreux fans, certains avec des noms prestigieux de la littérature fantastique, tout en restant un auteur relativement méconnu du grand public. Bien peu de ses romans ont été traduits en français. Il a également écrit et dirigé un film d'horreur dans les années 70, Dear Dead Delilah, avec Agnès Moorehead. Le Cycle des Pouvoirs, dont Pouvoir est le troisième volume, après Furie (1976), adapté au cinéma en 1978 par Brian de Palma, et Terreur (1999), est l'un de ses plus grands succès. Un quatrième volume, Vengeresse, est en cours d'écriture.

Combat éternel entre le bien et le mal

Eden Waring a du fuir après avoir empêché un attentat sur le sol américain à l'aide de ses pouvoirs paranormaux. Elle est recherchée à la fois par les autorités (enfin, un groupuscule top-secret), certains autres médiums, et, tant qu'à faire, un équivalent local de l'antéchrist, qui voudrait bien en faire la mère de son enfant. Elle a le plus grand mal à contrôler son doppelganger qui a des vélléités d'indépendance, ce qui ne tombe pas très bien, car certains ont des projets pour exploiter les capacités exceptionnelles des deux jeunes femmes... Pendant ce temps, quelqu'un assassine avec sauvagerie des personnalités religieuses. Le prochain sur la liste sera peut-être le Pape. Eden et ses amis se doivent de tout faire pour empêcher cela...

Des travers typiquement américains...

John Farris a un style assez vivant, et parvient par moments, en quelques descriptions, à faire sentir son monde parallèle (l'histoire et la politique ont changé, mais pas les noms de marques; peut-être fortuit, mais quand même un chouilla louche), donnant un aperçu de ce qu'aurait pu atteindre le roman . Malheureusement, on s'aperçoit vite que le monde y est divisé de manière passablement manichéenne, et le grand combat qui s'annonce entre le bien (représenté par Eden et les religieux) et le mal en perd tout de suite de l'attrait... Mannequins, jets privés, métamorphoses spectaculaires, mal représenté par une bête à l'aspect peu engageant, tout est rassemblé pour pouvoir tirer un film directement du roman. Avec tout cela, on n'accroche pas vraiment, et les frissons ne sont pas non plus au rendez-vous.