Messe noire

Messe noire

Le scénariste François Maingoval est l’auteur d’Ada Enigma avec Vincent Dutreuil dans la collection Carrément BD de Glénat et de Barbara Wolf avec Bruno Marivain également édité par Glénat. Avant de commencer son aventure dans le monde de la bande dessinée, il a créé de nombreux fanzines et a écrit plusieurs nouvelles. Il publie aujourd’hui le deuxième et dernier tome de sa troisième série, L’Empreinte de satan dont les dessins sont réalisés par un jeune auteur Ed-Nane Ziane. Ce dernier, né en 1974 à Alger, a fait une école d’animation après un Bac option audiovisuel. Il utilise dans un premier temps son ordinateur uniquement pour les couleurs avant de ne plus travailler son dessin qu’à la palette graphique. Engagé un temps dans une star up, il décide de tout lâcher pour se consacrer à sa première série, L’Empreinte de Satan.

”C’est toujours comme cela… Quand les prétendues forces du Bien […] utilisent les procédés des forces du Mal… Il n’y a jamais qu’un seul vainqueur : le Mal !!! »

Gordon MacDown est un scientifique et de ce fait le cartésianisme est une seconde nature chez lui. Le gouvernement fait appel à lui pour résoudre des affaires qui ont tous les atours d’événements surnaturels. Totalement incrédule face à ce genres de phénomènes, il est épaulé par la magnifique Salomé Blackwell qui a contrario est persuadée que Satan est bel et bien de nouveau sur Terre. Gordon ne sait toujours pas si il doit avoir foi en elle et lui faire confiance ou si elle est une ennemi potentielle. L’enquête des deux héros sur la possibilité que le diable ait pris apparence humaine les conduits à poursuivre leurs recherches dans une bibliothèque. Le conservateur leur ouvre les portes d’une pièce secrète où sont entreposés les livres de grandes valeurs et notamment le Satanorum, livre mythique qui aurait été écrit par le diable lui-même. Mais à peine sont-ils rentrés dans la salle que les livres s’enflamment. Gordon pense à un subterfuge du bibliothécaire et de Salomé, ce fameux livre n’a pour lui jamais existé. Il décide d’emmener sa belle garde du corps à une parodie de messe noire qui se déroule dans un club privé. Encore une fois, les choses vont mal tourner.

Une série qui ne contentera pas les fans de fantastique

L’Empreinte de Satan est un diptyque plus que moyen avec comme fil conducteur le retour de Satan sur Terre. Le scénario de Maingoval n’est original en rien et l’on se traîne laborieusement jusqu’à la fin tant l’intrigue manque de rythme et de surprises. Outre le manque d’originalité dans le traitement de l’histoire, les clichés nombreux et les personnages transparents n’améliorent en rien ce récit cousu de fil blanc et d’une narration pour le coup décousue. Les auteurs multiplient les scènes sordides sous couvert de la duplicité de leur héros, mais sans qu’aucune portée tragique ou du moins réellement dramatique ne viennent les soutenir. Du coup, les lecteurs sont placés dans une position malsaine de voyeurisme dont ils ne tirent aucun bénéfice. Pire, devant la scène du viol de Salomé, on reste passif, totalement détaché des circonstances et sans aucune compassion. Même les regrets du héros nous laissent de marbre. En outre, l’utilisation de références littéraires, comme la citation des vers de Baudelaire tirés de son poème Les Litanies de Satan, pour asseoir un certain verni de culture est agaçante au plus haut point. Quant aux dessins de Ziane, ils sont impersonnels et froids et sa mise en couleurs a la subtilité d’un char d’assaut. Force est de constater qu’il n’y a pas grand chose à sauver dans ce diptyque, les amateurs de fantastique sans retourneront à d’autres diableries.