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Lovely Trouble

Anne Lamour (Coloriste), François Maingoval (Scénariste), Franckie Alarcon (Dessinateur)
Aux éditions :   -  Collection : 
Date de parution : 31/10/05  -  BD
ISBN : 2723447758
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jean   - le 20/09/2018

Lovely Trouble

François Maingoval est déjà connu pour ses scénarii de bandes dessinées, surtout policières (Ada Enigma, Barbara Wolf). Il aborde ici un autre univers, plus futuriste mais où dominent les rapports humains. Il s’agit de la première grande BD de Franckie Alarcon, un jeune dessinateur prometteur.

Une initiation à la liberté

L’histoire débute dans une ville calme et policée. Rapidement les événements vont se précipiter. Autour du personnage principal, Kick, un jeune cadre haut placé, la façade de vie facile et de tranquillité va se lézarder. Entraîné malgré lui dans une course sans retour, il va découvrir ce que cache le bonheur apporté par les pilules que chacun prend régulièrement. Il apprendra à découvrir les rapports amoureux entre homme et femme et les désirs sexuels, élans inhibés par les drogues qu’il absorbait auparavant. Il fera l’expérience de la violence, de la mort, du désir, de la jalousie avant de trouver sa propre forme de liberté et de découvrir l’ultime vérité de la société dans laquelle il vit.

Une histoire connue, mais bien renouvelée

L’histoire pourrait être banale. Les thèmes abordés ont déjà été vu cent fois, écrits ou dessinés par les meilleurs auteurs. Maingoval auraient pu se cantonner à présenter une transcription en bande dessinée d’Un Bonheur Insoutenable de Levin, de Fahrenheit 451 de Bradbury ou de 1984 de Orwerll. Ce n’est absolument pas le cas. Les thèmes du contrôle et de la manipulation des masses, de l’asservissement et de la rébellion contre l’autorité sont traités ici avec une fraîcheur, une candeur et un regard posé qui changent toute la perspective du discours. Personne n’est blanc ou noir, rien n’est parfait. Chacun défend sa vision et la présente à Kick sans chercher à masquer ses propres tares ou ses limites, l’amenant à s’interroger sur lui-même et sur le monde. Une sorte d’adolescence précipitée, une chute de l’enfance protégée des désirs dans le monde plus sauvage des adultes.

Entre Moebius et manga

Le scénario est magnifiquement porté par le dessin très personnel d’Alarcon. Inspiré de Moebius et des dessins de mangas, il campe en lignes simples un décor parfois sombre et rouge, parfois plus léger, mais qui s’accorde parfaitement, sans pudeur et sans complaisance aux propos de l’instant et nous plonge encore plus profondément dans l’histoire.

Carrément bien !

Pour résumer, c’est une belle histoire, bien dessinée et bien colorisée. Le format carré n’en fera pas un de ces albums qui prennent la poussière dans une bibliothèque, mais bien plutôt un livre qui traîne partout et que l’on feuillette pour s’en remémorer des passages.

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