The Girl from Ipanema
Depuis quelques années déjà, Hermann et son fils ont entamé une trilogie américaine. Une sorte de balade dans les années 50 aux Etats Unis d’Est en Ouest. Des intrigues de polars surtout, très, très sombres... qui montrent la belle complémentarité entre père et fils.
Hollywood et ses fantasmes
Hollywood attire depuis toujours tous ceux qui veulent devenir acteur. Un miroir aux alouettes qui promet aussi bien des désenchantements... Nous sommes dans les années 50 aux Etats-Unis et le rêve va virer au cauchemar pour Dorothy. A 20 ans, elle s’est déjà éloignée des plateaux pour faire des photos pornographiques. Un jour elle tombe dans une sale affaire avec son amie Jennifer et prend une balle mortelle dans le ventre. Commence une enquête difficile pour le flic Chavez car la mafia est de la partie. Et le caïd du coin espère bien étouffer l’affaire.
Du pur bonheur
The Girl from Ipanema est un petit chef d’œuvre de la bande dessinée. Le dessin d’Hermann restitue à merveille l’ambiance du polar noir qu’écrit son fils au niveau du scénario. Et c’est peut-être là la véritable force de cet album. Les deux hommes ont choisi de casser un peu le format habituel de la BD pour laisser déborder le texte et la voix du narrateur, qui parfois s’installe dans des cases complètes à la place du dessin. Résultat le récit prend plus de poids, plus d’ampleur. Certains trouveront ça génial. D’autres un peu lourd.
On est dans la première catégorie. Autant avec le dessin qu’avec les mots, Hermann et Huppen installent leur histoire en profondeur, prenant le temps de planter une ambiance sombre et prenante, rendant hommage aux livres d’Ellroy et autres auteurs de polar. Cela tient parfois plus du récit graphique que de la bande dessinée. Tant pis. Ou plutôt tant mieux. Voilà un album qui a du corps. On ne s’en plaindra pas... Entre le scénario et le dessin en couleurs directes, on est tout de suite happé par cet univers entre violence, corruption, petites frappes et flics intègres. Bref, on jubile. Une très belle réussite.