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Bobine 2 : Flash-Back

Jean-Charles Gaudin (Scénariste), Laurent Gnoni (Dessinateur), Nicolas Gnoni (Dessinateur)
Aux éditions : 
Date de parution : 31/08/05  -  BD
ISBN : 2849462675
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charlotte   - le 31/10/2017

Bobine 2 : Flash-Back

Jean-Charles Gaudin naît en 1963 à Challans. Très tôt, il se passionne pour le cinéma. A vingt ans, il écrit et réalise ses films en Super 8 avant de passer aux formats 16 et 35 mm. Il se forme à l’écriture de scénario et se lance dans une carrière de cinéaste. Après avoir écrit, produit et réalise plusieurs courts-métrages et films institutionnels, il aborde le continent bande dessinée. En 1998, il publie son premier album qui marque le début de sa longue collaboration avec les éditions Soleil. Entre autres séries, on retrouve Marlysa avec Danard, Galfalek avec Biancarelli, Garous avec D’Fali, Les Arcanes de Midi-Minuit avec Trichet et Les Princes d’Arclan avec Sieurac.

Laurent Gnoni, né en 1973 à Nice, est un vrai passionné de bande dessinée. Des premiers Pif Gadgets et autres Spirou à la découverte des auteurs américains tels que Franck Miller ou Buscema, il sait très tôt qu’il sera dessinateur. A quinze ans, il décide donc de faire des études de graphisme, mais ses parents sont loin d’adhérer à son enthousiasme, le voilà donc à faire des études d’informatique jusqu’à 21 ans. En 1995, il déménage dans le quartier de La Plaine à Marseille où il découvre l’atelier Marseil'BD. Il y rencontre son mentor, Biancarelli. En 2004, il publie enfin son premier album, L’Ombre du Cinéphage.

Deuxième bobine

James Golding, jeune aspirant cinéaste de vingt ans, a trouvé un stage d’été passionnant. Il doit archiver plusieurs centaines de bobines du producteur réalisateur Brian Weissley. Le ranch où il habite était l’ancien studio des films d’horreur qu’il tournait avec en vedette sa femme, qui aujourd’hui ne sort quasiment plus de sa chambre. L’homme reste mystérieux et évasif sur bon nombre de questions que lui pose James. Pourtant, ce dernier est avide de réponses lorsqu’il découvre que Weissley est un réalisateur de talent totalement oublié par le monde.

Il y a également autre chose. James découvre sur certaines bobines des scènes terrifiantes qui ont plus à voir avec des snuff movies qu’avec des films d’horreur et comprend aussi que Véra, la femme de Weissley, entretenait une relation secrète avec la star masculine des films de son mari. Et pour couronner le tout, il a des cauchemars criant de vérité et une silhouette encapuchonnée s’attache à ses pas comme une ombre. 

Un scénario efficace pour un thriller qui plonge son ambiance au cœur des films d’horreur

Gaudin trouve dans L’Ombre du Cinéphage, le moyen de réunir ses deux passions, le cinéma et la bande dessinée. Du scénario ressort sa culture, son amour du 7ème Art qu’il partage avec un plaisir communicatif. Il nous livre ses leçons de cinéma avec un enthousiasme teinté d’humilité. Loin de faire de longs discours rébarbatifs, il s’ingénie dans ses dialogues entre le novice et le maître à retranscrire l’amour de la pellicule et du film d’horreur. Il distille dans son scénario de nombreuses références qui font de L’Ombre du Cinéphage, un hommage au cinéma de genre qui ravira les vrais amateurs. Ceux qui ne se régalent pas de gros plans sur un carnage ou sur des images sanguinolentes mais qui préfèrent les ambiances lourdes, les suggestions plutôt que le dévoilement obscène du tout sanguinolent. Gaudin tourne autour sans jamais si arrêter : meurtres, secrets, passé qui resurgit sans crier gare. Oui, les clichés sont bien là mais maniés adroitement. Ce n’est pas une envie de renouveler le genre mais bien une tentative d’instaurer l’angoisse au cœur des cases, chose plus compliquée en bande dessinée qu’au cinéma puisqu’il manque la bande son, la fluidité des travellings…

Le dessin très classique, et pour l’instant sans grand tempérament graphique, colle pourtant bien à ce thriller. Gnoni s’attache à ne pas en faire trop, à rendre le plus lisible possible le récit qui joue sans cesse sur la confusion entre la réalité et le cinéma : les scènes de films coupées s’intercalent sans crier gare au milieu du récit principal, les cauchemars de James ont des accents de vérité, les flashs back sur la vie du réalisateur Weissney se mélangent à la trame à l’occasion d’un dialogue. Le tout enrobé d’un mystère savamment entretenu par Gaudin au mieux de sa forme scénaristique.

Le plus de ce second tome, sur une série qui en comptera trois, les couleurs. Un peu passées dans le premier tome, elles sont plus attractives dans ce second. L’Ombre du Cinéphage est à conseiller aux fans du bon vieux ciné d’horreur sur lequel tout amateur de fantastique a une fois tremblé, rigolé ou fait le fier devant les potes sans que pour autant il ne parvienne à éclipser le malaise qui grandissait en lui.

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