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Les Enfants de l’abîme

Eric Herenguel (Scénariste, Dessinateur, Coloriste)
Aux éditions :   -  Collection : 
Date de parution : 31/08/05  -  BD
ISBN : 2749300096
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Jerome   - le 31/10/2017

Les Enfants de l’abîme

A bientôt 40 ans, Eric Herenguel a déjà une très belle bibliographie en bande dessinée. A son actif une grosse quinzaine d'albums, la plupart du temps comme dessinateur (sauf sur le premier tome de Kerozen & Gazoleen). Jusqu'à présent, il s'était surtout signalé par les albums franchement irrévérencieux de Krän (7 tomes), le barbare le plus mal embouché de la BD, après avoir réalisé un cycle de Balade au Bout du Monde (4 tomes avec Makyo au scénario). Le revoilà en cette fin d'année avec le début d'une nouvelle série qu'il réalise entièrement : Lune d'argent sur Providence, un polar fantastique dans une petite ville du far west.
 
Meurtres en série, mystères et Cow boys dans une petite ville du Far West américain en 1880.
 
Il y a quelque chose de pourri à Providence. Cette petite ville des Etats-Unis à la fin du dix-neuvième siècle est le théâtre de morts plutôt violentes et à répétition. Au point que la belle Miss Cathy débarque pour enquêter discrètement, tout en se faisant passer pour l'employée d'un notaire chargé d'évaluer les biens d'une des victimes. Un vieil homme massacré chez lui d'une manière aussi étrange qu'atroce. Au point également que le maire fait appel à un chasseur de tête aux méthodes brutales et à la discrimination négative facile. Les affaires se compliquent pour le shérif de la ville qui va devoir gérer tout ce beau monde...
 
Superbe ! Vraiment !  Que ce soit au niveau graphique ou au niveau du scnéario
 
Les Enfants de l'abîme est une grande réussite. On connaissait Eric Herenguel excellant dans l'art de la caricature et de la bouffonnerie avec Krän, on le découvre bien plus fin dessinateur avec ce premier tome de Lune d’argent sur Providence. Il montre dans cet album un souci profond du détail. Chaque geste de ses personnages, chaque expression, chaque planche est travaillé avec soin. On aime les « gueules » de ses héros et les vues générales de la ville, deux exemples de sa virtuosité de ses pinceaux.

Un dessin  plus fin donc que celui de Krän et qui en plus est extrêmement bien souligné par la mise en scène des couleurs avec de très belles ambiances et de superbes lumières. Graphiquement c'est donc une réussite.

Mais le scénario mérite également qu'on s'y attarde. On ne jouera pas le petit jeu des influences ou des références, mais peu, avant lui, ont réussi ce mélange de fantastique rural dans un univers de western. Il ne nous avait pas habitué à autant de maîtrise dans ses scénarios. Il parvient bien à nous accrocher avec son histoire, en soulevant par petits bouts le voile de l'intrigue. Voilà qui concourt à en faire une BD d'exception. Si on ajoute les pages d'explications à la fin et ses dessins supplémentaires, on a dans les mains un album qui fera sans doute date. Un très bel objet. En tout cas une BD qui montre bien toute l'étendue de son talent et des capacités que l'on n'avait pas forcément soupçonné jusque là, même s'il y avait quelques indices. On quitte un monde de brutalité rigolote à une ambiance un peu plus fine et oppressante. Bravo. Bravo. Bravo.

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