Phénix

Phénix

Phénix est le premier volume de La Trilogie de Phénix, qui a remporté les prix Cosmos 2000 et Julia-Verlanger. Sa première parution (aux éditions du Rocher) remonte à 1986, et c'est le premier roman de Bernard Simonay. La parution chez Folio SF des volumes suivants (Graal et La Malédiction de la Licorne) est prévue prochainement. Bernard Simonay a depuis publié de nombreux romans historiques (la trilogie La Première Pyramide), fantastiques (la série Les Enfants d'Atlantis, les adaptations de légendes populaires Le Roman de la Belle et la Bête, et La Légende de La Toison d'Or), policiers (La Lande Maudite) ou le roman d'aventures (Les Tigres de Tasmanie, La Dame d'Australie).

Prédestinés

Les jumeaux Dorian et Solyane mènent une enfance dorée dans la ville isolée de Syrdahar. Ils sont doués pour tout, et semblent béni par les dieux. Même leur amour exclusif l'un pour l'autre est encore lumineux, innocent, enfantin, et ne porte pas encore la tache de l'inceste... Seulement, loin de la ville, l'ennemi se prépare à frapper, et la vie des deux enfants sera bouleversée pour toujours. Qui désire leur destruction à ce point ? Et surtout, pourquoi ?

Faut voir la suite...

Cette aventure grandiose  ne manque pas d'originalité voire de beauté, dans un monde que le lecteur devine assez vite post-apocalyptique. Il y a cependant peu d'éléments communs avec les mondes détruits, sombres de Pierre Bordage, où le ver est toujours dans le fruit, tant cet univers semble chevaleresque et optimiste, à quelques exceptions près, qui finalement ne font que confirmer la règle en fournissant des adversaires à leur mesure aux héros.

Mais si la perfection quasi surhumaine des héros, la noblesse de leurs buts et idéaux, et la nature extraordinaire de leurs épreuves est presque un prérequis pour un roman qui tend vers les vieux  romans de chevalerie, et ajoute à la poésie du récit, en revanche, la tendance de l'auteur à tout expliquer, expliciter et sermonner gâche notablement cette approche, ce qui fait que le lecteur, à la fin de ce premier roman, a l'impression qu'on lui a déjà tout révélé. Ce qui est ennuyeux, étant donné que deux autres volumes de 800 pages doivent suivre... C'est d'autant plus dommage que Bernard Simonay arrive par moment, par ses descriptions, l'originalité de son monde, et les rebondissements du récit, à introduire un souffle véritablement épique, et on ne demanderait pas mieux que de se laisser emporter.

A suivre tout de même...